«Le bilan est important, mais nous devons continuer…»
Vous fêtez (le 13 décembre 2017) le 10ème anniversaire du Groupe Al Omrane et les 40 années d’expertise en habitations et en développement urbain. Quel est le bilan du Groupe?
Le bilan est là et il est, à mon sens, important sur les dix ans d’exercice du Groupe Al Omrane. Nous avons continué de mettre en œuvre la politique de l’Etat dans le secteur, en travaillant d’une manière proche avec nos partenaires, aux niveaux local et régional.
Pouvez-vous citer quelques chiffres?
Il y en a beaucoup. Si nous parlons, par exemple, des mises en chantier, de la production nouvelle, ce sont 490.000 unités d’habitations nouvelles qui ont été lancées, 460.000 ont été achevées durant cette période. Ce qui a permis, entre autres, d’améliorer les conditions d’habitat d’un million cinq cent mille citoyens qui vivaient auparavant dans des bidonvilles.
Et si nous parlions du programme gouvernemental de la restructuration des quartiers sous-équipés?
Concernant le programme gouvernemental de mise à niveau et de restructuration des quartiers sous-équipés, ce sont 5 millions de citoyens qui en ont profité.
Quel impact?
L’impact, bien entendu, est très important. Ce sont quatre villes nouvelles qui ont démarré dans tous ces pôles et villes. C’est également la mise en œuvre des programmes gouvernementaux qui se font à travers l’opérateur public que nous sommes: 72,5 milliards d’investissements sur 10 ans. C’est très important au regard des moyens financiers qui ont été mobilisés.
Et au niveau interne?
C’est également une réduction du taux d’endettement qui est passé de 85% à 50%; ce qui permet bien évidemment au Groupe Al Omrane d’être encore plus disponible et performant, pour réaliser les programmes publics et les projets dont il a la charge.
Qu’en est-il de la coopération avec l’Afrique?
C’est un marché très important. Nous avons beaucoup d’accords d’échange d’expérience et d’expertise avec les partenaires africains et également une très grande reconnaissance par rapport au pays. Par exemple, le Soudan du Sud qui n’est pas une reconnaissance pour Al Omrane, c’est en réalité une reconnaissance pour notre pays. Al Omrane, n’étant en réalité qu’un levier de mise en œuvre, a donc aidé ce pays ami à réaliser sa nouvelle capitale qui a fait l’objet d’une cérémonie de signature devant SM le Roi Mohammed VI et le Président du Soudan du Sud, en février 2017.
Peut-on rêver d’un Maroc sans bidonvilles?
Nous devons rêver de ce Maroc et réaliser ce rêve. Nous sommes l’opérateur principal pour le compte de l’Etat et des collectivités territoriales dans ce programme. Mais il ne faut surtout pas oublier que le Maroc a réalisé des performances très importantes. Aujourd’hui, c’est pratiquement 73% des ménages bidonvillois recensés à début 2017 qui sont concernés. Et si l’on parle du nombre de ménages qui était prévu initialement par le programme 2004, nous l’avons dépassé.
L’extension du périmètre urbain pose certainement problème…
L’extension du périmètre urbain fait rentrer certains douars qui n’étaient pas recensés auparavant et qui le sont aujourd’hui. Il y a ainsi le phénomène du développement du pays, l’exode rural qui fait que chaque année, il y a plus de citoyens qui arrivent dans les villes. Nous sommes aujourd’hui à 60% de l’urbanisation et nous allons passer à 70%. Donc, il y a encore beaucoup de monde qui va venir et il va falloir l’accompagner.
Est-ce un phénomène national?
Tout à fait. Seulement il va falloir continuer d’œuvrer dans ce sens et, pour cela, minimiser ce que le Maroc a réalisé à ce niveau-là.
Qu’attendez-vous de cette Conférence internationale sur l’habitat, le développement urbain et la réalisation?
Beaucoup de choses. La nature même des projets et des programmes dont s’occupe Al Omrane sont des actions transversales qui nécessitent la participation des autres acteurs. Il y a déjà de très belles choses qui se font dans le cadre de cette convergence et qui se renforcent. Parmi les attentes de cette conférence, c’est de savoir justement quels sont les moyens de renforcer davantage cette convergence de l’action publique, pour une plus grande performance dans la réalisation des projets et pour pouvoir satisfaire de la meilleure manière possible les citoyens marocains.
Interview réalisée par Mohammed Nafaa