La Banque mondiale a annoncé, mardi 13 octobre, l’approbation d’un plan d’aide de 12 milliards de dollars pour garantir aux pays en développement l’accès rapide aux vaccins quand ils seront disponibles.
Cette enveloppe servira à « financer l’achat et la distribution de vaccins, de tests et de traitements Covid-19 pour leurs citoyens », a précisé l’institution de Washington dans un communiqué.
Selon elle, cela pourrait permettre de vacciner « jusqu’à un milliard de personnes ».
Cette annonce, faite en marge des réunions d’automne de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international, intervient alors que deux essais cliniques ont été suspendus en 24 heures.
Les laboratoires pharmaceutiques américains Johnson & Johnson et Eli Lilly ont suspendu lundi 12 et mardi 13 octobre des essais cliniques, pour le premier d’un vaccin et pour le second d’un traitement expérimental contre le Covid-19, le temps d’évaluer d’éventuels effets secondaires chez des participants, un nouveau contretemps dans la lutte contre la pandémie qui sévit dans le monde.
La Banque mondiale compte, avec cette annonce, envoyer « le signal à l’industrie de la recherche et pharmaceutique que les citoyens des pays en développement doivent également avoir accès à des vaccins Covid-19 sûrs et efficaces » ».
Elle apportera en outre un soutien technique pour préparer les pays au déploiement de vaccins à grande échelle, en coordination avec les partenaires internationaux.
Ce financement fait partie d’un paquet d’aide du Groupe de la Banque mondiale allant jusqu’à 160 milliards de dollars et s’étalant jusqu’en juin 2021 pour aider les pays en développement à lutter contre la pandémie du Covid-19, a également précisé l’institution de Washington.
« Accès à des vaccins sûrs »
« L’accès à des vaccins sûrs et efficaces et à des systèmes de distribution renforcés est essentiel pour modifier le cours de la pandémie et aider les pays confrontés à un impact économique et budgétaire catastrophique à progresser vers une reprise résiliente », a souligné David Malpass, le président de la Banque mondiale cité dans le communiqué.
Du côté du FMI, l’économiste en chef, Gita Gopinath, a elle-même insisté mardi sur la nécessité de contrôler le virus pour permettre une véritable reprise mondiale.
« »Pour l’heure, nous vivons avec le virus », a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse présentant les dernières prévisions économiques mondiales.
Et, en l’absence de vaccins, les mesures de distanciation sociale ou de confinement partiel ne peuvent pas être levées, ce qui freine la reprise.
L’approbation par le Conseil d’administration de la Banque mondiale était attendue puisque David Malpass avait lui-même dévoilé ce projet fin septembre.
Il avait alors estimé qu’un vaccin Covid-19 « efficace et sûr » était fondamental pour que le monde puisse rouvrir en toute sécurité.
Alors que les vaccins ne sont pas encore commercialisés, il avait aussi relevé dans un entretien au quotidien français Le Figaro, la nécessité d’anticiper « car le processus de distribution d’un vaccin est complexe ».
Il faisait valoir l’expérience « solide » de la Banque mondiale en matière de programmes de vaccination, avec la polio, la rougeole ou encore en matière de gestion de crise comme celle d’Ebola.
La directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, martèle elle aussi depuis des semaines que la clé de cette pandémie est de garantir que toutes les innovations (tests, traitements ou vaccins) soient produites à grande échelle et au profit de tous les pays, les plus pauvres compris.
« Cet effort devrait inclure une forte composante multilatérale pour aider à distribuer des doses (de vaccins) à tous les pays à des prix abordables », a abondé mardi Gita Gopinath.
LR/AFP