La Société Générale a tenu, les 20 et 21 novembre à Casablanca, le conseil de ses filiales africaines. Le groupe français compte développer un programme d’accompagnement au profit des entreprises marocaines de taille moyenne qui comptent investir en Afrique subsaharienne.
La montée en puissance de la concurrence sur le marché africain, ces dernières années, ne semble pas sans effet sur le positionnement stratégique de la Société Générale. Lors d’une conférence de presse, jeudi 21 novembre 2013 à Casablanca, Alexandre Maymat, directeur général délégué en charge de la banque de détail à l’international, n’a pas caché ses préoccupations. «Nous avons affaire à de sérieux concurrents, surtout que la mode africaine est devenue une mode mondiale», déclare-t-il. Mais cette concurrence (il pense aux piliers de l’activité bancaire au Maroc, à savoir Attijariwafa bank, la Banque Centrale Populaire et BMCE Bank) ne perturbe pas pour autant sa confiance en son institution financière et en sa capacité à se démarquer par la qualité de ses produits et la gestion de la relation client. Il met en avant le modèle adopté en se basant sur «le développement et la pérennité de l’activité» dans un environnement monétaire en profonde mutation.
Accompagnement de l’implantation
La solide implantation du groupe au Maroc, d’ailleurs la plus grande en Afrique, pour reprendre ses propres termes, lui procure des avantages compétitifs dans son expansion en Afrique. Le groupe entend continuer à accorder sa priorité au Maroc en développant un programme d’accompagnement au profit des entreprises marocaines de taille moyenne qui comptent prendre le large en quête de nouvelles opportunités d’investissements en Afrique subsaharienne. «Nous avons eu des réunions avec une centaine de clients de taille moyenne à l’occasion de la tenue du conseil des filiales africaines du groupe français», annonce Khalid Chami, directeur général de Société Générale Maroc. Et d’ajouter que ce programme lancé auparavant a déjà donné des fruits. «On a accompagné tout récemment un des leaders marocains de distribution de matériel informatique à s’implanter en Tunisie», fait-il savoir. Société Générale Maroc compte, en effet, sur la dimension et la présence historique du groupe dans 15 pays africains (y compris le Maroc). «Société Générale n’a pas attendu que l’Afrique soit à la mode», lance A. Maymat. D’ailleurs, le groupe français a fêté cette année les 50 ans de sa présence en Afrique subsaharienne. Il a à son actif 2,8 millions de clients répartis sur 850 agences.
Quid de l’Afrique anglophone?
Interrogé sur les ambitions du groupe de conquérir le marché de l’Afrique anglophone, A. Maymat s’est montré réservé, refusant franchement de répondre à la question. La retenue du haut cadre est parfaitement compréhensible dans la mesure où l’Afrique anglophone, qui a un potentiel de croissance énorme, est devenue le nouveau champ de bataille des grandes puissances économiques, comme -pour ne citer qu’elle- la Chine. Il faut dire aussi que le continent noir fait l’objet d’une guerre économique dans un contexte marqué par un climat de récession; comme en attestent les résultats financiers du groupe qui font état d’un repli du résultat net part du groupe (RNPG) des réseaux internationaux de Société Générale s’établissant à 51 millions d’euros, contre 325 millions en 2011. Cela étant, le propos d’Alexandre Maymat informe sur la stratégie à moindre risque de son groupe. Une stratégie qui vise l’augmentation des fonds propres et l’optimisation du portefeuille d’actifs.
Mohamed Mounjid