Malgré le contexte économique tendu, la BCP signe de belles performances. Le détail des comptes consolidés à fin juin 2013 fait ressortir une performance annuelle du produit net bancaire de 16,7% à 6,5 milliards de dirhams.
Il n’est pas fortuit que la Banque Populaire tienne le cap dans un contexte caractérisé par une forte décélération de l’activité bancaire et une accentuation du risque crédit. Présentant les résultats financiers de son établissement, Mohamed Benchaâboun, PDG du groupe Banque Centrale Populaire, s’est dit satisfait des performances financières et commerciales réalisées au terme du premier semestre 2013.
«Les résultats du groupe sont d’une façon générale positifs, corroborant les choix stratégiques entrepris», s’est-il félicité, le 17 septembre dernier à Casablanca, lors d’un point de presse. Le détail des comptes consolidés fait ressortir une performance annuelle du produit net bancaire (PNB) de 16,7% à 6,5 milliards de dirhams.
L’effet ABI
Cette évolution traduit l’effet positif de l’opération d’augmentation de capital du groupe Atlantic Business International (ABI), dans le cadre de l’internationalisation à l’africaine de la BCP. Cet accompagnement a donné les fruits escomptés, comme le laisse entendre le patron du groupe, étant donné que la contribution d’ABI au PNB s’élève à 13%, essentiellement à travers la marge sur commission à hauteur de 51% du total groupe qui se chiffre à 875 millions de dirhams, contre 549 millions, soit un bond spectaculaire de près de 60%. En somme, la contribution des commissions au PNB varie entre 11 et 13%. En outre, l’amélioration du PNB trouve son fondement également dans le soutien des autres lignes métiers, notamment les activités de marché qui ont gagné 44,7% à 864 millions de dirhams en glissement annuel. S’agissant du résultat net consolidé, il s’est chiffré à 1,7 milliard de dirhams, soit une hausse de 5,7%. Le résultat net part du groupe a affiché pour sa part une légère évolution pour se situer à 1 milliard de dirhams en hausse de 1,3%. Une tendance qui informe sur l’aggravation des risques crédits en lien avec la mauvaise conjoncture économique.
Anticipant le poids ascendant des éventuelles pertes sur créances, la BCP s’est activée en fixant un coût de risque totalisant 977 millions de dirhams. A fin juin dernier, la provision pour risques généraux (PRG) a été maintenue à 1,1 milliard de DH. Il faut dire quand même que le défaut de paiement guette de près, raison pour laquelle, souligne Benchaâboun, le Comité directeur et le Conseil d’administration de la BCP ont décidé de rehausser l’encours de la PRG à 2,1 milliards de DH jusqu’à fin 2013.
Assise de couverture solide
Ne se faisant aucun souci pour la couverture des risques, le numéro 1 de la BCP déclare qu’il dispose d’une assise de couverture solide, puisqu’il garde de côté un fonds de soutien de 3,5 milliards de DH, en plus des provisions pour risques, ajoutant que la couverture des risques en brut se situe à 3,3 milliards de DH, soit l’équivalent d’une année de résultat. Autre rubrique: la provision pour créances en souffrance. Là aussi, il se veut très rassurant compte tenu du taux de créances en souffrance qui se limite à 4,9%, contre 5,6% au niveau du marché. C’est ainsi que la provision dédiée avoisine les 5,6 milliards de DH. A cet égard et dans le cadre de tout un travail de réorganisation administrative, il a été décidé, explique Benchaâboun, de créer un pôle réservé spécifiquement au recouvrement. Et déjà les premières retombées se font ressentir avec une collecte de 400 millions de DH de créances. La solidité financière du groupe bancaire tient -c’est utile de le mentionner- aux performances des Fonds propres consolidés. Ce compte a enregistré une appréciation de 6,5% à 33 milliards de DH, toujours sur la même période de référence. Idem pour le total bilan qui a totalisé 285,2 milliards de DH, soit une consolidation de 5,1%. Ce qui traduit la solidité des fondamentaux, comme en attestent la position réglementaire confortée et la capacité du groupe à faire face aux risques éventuels, comme la cessation de paiement des clients ou la perte de valeur des actifs. En effet, la BCP détient un ratio de solvabilité de 12,4%, largement au-dessus du seuil de 8% recommandé par les règles internationales du Comité de Bâle.
La BCP, premier collecteur de dépôts bancaires à l’échelle nationale, ne cesse de soigner son image de marque, gagnant la confiance de plus de 400.000 nouveaux clients au terme du premier semestre 2013, portant ainsi le total des clients à 4,5 millions de personnes. De l’avis du patron du groupe, la collecte des dépôts a affiché une «performance remarquable», avec une part de marché située à 27,6%.
Collecte des dépôts en hausse
L’objectif d’optimisation du coût de collecte continue, pour tourner aux alentours de 1,5%. Ainsi, sur le chapitre de la banque de détail, les dépôts de la clientèle flirtent avec les 205 milliards de DH, en hausse de 1,5%. Sur le segment des particuliers, la mobilisation de l’épargne s’est soldée par une collecte additionnelle de 3,6 milliards de DH représentant 42% de l’additionnel du secteur bancaire. Au niveau du marché des Marocains du Monde, l’encours des dépôts s’est amélioré pour totaliser 75,2 milliards de DH. Concernant le financement de l’économie réelle, l’encours des créances sur la clientèle grimpe à 191,9 milliards. Les dépôts locaux ont gagné 1% à 112 milliards de DH.
Les performances des dépôts font état de ressources non rémunérées en pleine évolution. Ainsi, leur part est passée à 64,5%, contre 54,6% pour les autres banques. C’est ce qui fait d’ailleurs l’avantage compétitif de la banque.
Sur le chapitre de la banque de financement et d’investissement, l’encours des crédits corporate s’accélère de 41% à 36,2 milliards DH. Il en est de même pour le portefeuille titres et la gestion d’actifs qui ont vu leur encours progresser respectivement de 38% à 50,7 milliards et de 28% à 23,3 milliards. A noter enfin que le résultat brut d’exploitation a marqué une avancée de 9,2% à 3,4 milliards de DH.