Beyoncé, cette machine à tubes, ne cesse de faire des émules depuis ses débuts avec les Destiny’s Child. Célébrité, pouvoir et richesse, elle a su réunir les trois facteurs de «réussite» et est désormais une icône dans le monde entier.
Artiste la plus nominée aux Grammy Awards (totalisant 52 nominations), elle est également la 2ème femme la plus récompensée de l’histoire des Grammys. Toujours à la Une de l’actualité people, la belle ne cesse d’alimenter les colonnes des tabloïds par ses nombreuses photos ou ses clips toujours plus «hot» les uns que les autres tout en gardant une indéniable classe. Recette d’un succès phénoménal.
Chaque apparition de Bey est un événement en soi, en véritable femme d’affaires; elle calcule ses coups à l’avance. Dernière opération en date, elle signe la bande originale du film «50 Shades Of Grey» tiré de la trilogie érotique du désormais best-seller interplanétaire du même nom (sorti en salles le 11 février dernier). Elle reprend l’un de ses singles phares «Crazy In Love» en version ultra sensuelle.
«J’ai l’impression que si je deviens prévisible, ça n’aura plus aucun intérêt», confiait-elle dans une interview accordée à Chart Show Tv, une chaîne de télévision musicale anglaise.
«Et si je m’ennuie, tout le monde va s’ennuyer», ajoute-t-elle, ce qui la pousse à se renouveler sans cesse à coups d’opérations de communication et marketing bien travaillées. Ses partenariats avec de grandes enseignes, ses lignes de vêtements, ainsi que ses ventes d’albums, sans oublier son «Mrs. Carter Show World Tour 2014» lui auraient rapporté quelque 115 millions de dollars au terme du 1er juin 2014, selon Forbes. Ce n’est pas pour rien que le magazine l’a nommée «personnalité la plus puissante» en 2014 dans son classement annuel. «C’est le monde de Beyoncé et nous ne faisons que vivre à l’intérieur», disait Anderson Cooper sur CNN, repris par Diane Sawyer, journaliste pour ABC News.
Icône féministe
Elle est l’incarnation de l’Amérique actuelle, une Amérique moderne, multiculturelle, ouverte, oui, mais tout aussi à cheval sur des valeurs invariables telles que l’amour de Dieu, l’amour de la patrie et celui de la famille. Elle a prouvé, contrairement aux autres stars, que l’on pouvait être une figure incontestable de la musique -on l’appelle Queen B- en étant une épouse aimante, une maman irréprochable. Le tout en restant indépendante.
Queen B se targue d’être féministe. Dans ses chansons, elle parle aux femmes. Elle leur dit que ce sont les filles qui dirigent le monde. «Who run the World? Girls!» (Qui dirige le monde? Les filles!). «J’essaie d’écrire des chansons qui font ressortir le meilleur de chacune de nous, c’est ce qui nous garde unies».
Au début de son interprétation de Flawless (parfaite) -n° 11 sur son dernier album- avec la sulfureuse rappeuse Nicki Minaj, un générique de propagande féministe est lancé. «Féministe: une personne qui croit à l’égalité sociale, politique et économique des sexes». Dans ce titre en particulier, Beyoncé reprend des parties du discours «We should all be Feminists » (On doit tous être féministes) de l’écrivaine nigériane, Chimamada Ngozi Adichie, prononcé dans une conférence TED. Discours dans lequel elle pousse indirectement les filles et les femmes à se rebeller contre l’idée que le mariage est le but ultime dans la vie d’une femme, «Parce que je suis une femme, je suis censée attendre avec impatience mon mariage». La Nigériane condamne par ailleurs, dans son discours repris par Bey, le fait de se sentir inférieure aux hommes. «On dit aux filles: vous pouvez avoir de l’ambition, mais pas trop. Vous devez viser la réussite, mais ne pas réussir complétement, sinon vous menacerez l’homme».
Dans ses paroles à elle, la chanteuse parle de son propre vécu: «J’ai pris un peu de temps pour vivre ma vie, mais ne pensez pas que je suis juste sa petite femme», se défend-elle.
Influence
«J’ai travaillé extrêmement dur pour arriver là où je suis. J’ai cherché dans tout le monde et je me suis trouvée. Vous êtes mon inspiration». Des paroles qui sonnent comme un discours de politicien ou le prêche d’un pasteur, qu’elle partage avec son public.
Pourquoi une si grande influence? Parce qu’elle donne à travers ses chansons de réelles leçons de vie -puisqu’elle-même est un modèle d’équilibre-, rappelez-vous. Dans ses interviews, elle raconte qu’en mûrissant, elle découvre la vie, ce qui la pousse à dire plus de choses. Son perpétuel combat, révolutionner l’industrie de la musique, mais aussi faire de «Beyoncé» une icône intemporelle dont les titres deviennent des «classiques». Beyoncé est un vin qui, en vieillissant, se bonifie. Elle a été élue personnalité la plus influente en 2014 en faisant la Une du Time magazine.
Modèle pour les femmes de 7 à 77 ans, elle incarne la femme courageuse qui a travaillé dur pour arriver à son rang, indépendante, belle et sûre d’elle-même; le type de femme que toutes les jeunes filles espèrent devenir. Certains puristes estiment cependant que la reine du R’n’B a une mauvaise influence sur les jeunes filles. Pour preuve, ils prennent en exemple ses clips «provocants» exposants son corps dénudé, ainsi que des danses endiablées. Ce qui est loin des valeurs auxquelles les Américains traditionnalistes se réfèrent.
Il n’empêche que Bey a une influence si grande que même les filles du président américain Obama la prennent pour modèle et écoutent sa musique. Chose qui a valu au président américain de vives critiques de la part de son opposant républicain, Mike Huckabee (ex- gouverneur de l’Arkansas) qui dénonce l’influence néfaste de Beyoncé sur les filles du président dans son livre «God, Guns, Grits and Gravy».
Dans son dernier clip 7/11, on peut la voir faire la folle avec ses copines et faire des exercices de contorsionniste avec brio. A 33 ans, la maman de la petite Blue Ivy montre qu’elle n’est pas «démodée». Elle cherche à prouver qu’on peut s’amuser à son âge et ne pas se prendre au sérieux même en étant maman. De quoi donner du fil à retordre à celles et ceux qui l’avaient déjà mise dans la case des chanteuses étriquées ayant refoulé leur côté sexy.
Le couple Beyoncé & Jay-Z
Son couple est peut-être, après celui du président Barack et Michelle, le plus célèbre d’Amérique, si ce n’est le plus célèbre. Et le plus riche. D’abords amis, pendant 1 an et demi, ils débutent leur relation dans l’ombre des médias. Ce n’est qu’après le clip quelque peu explicite «Bonnie and Clyde» (2002) que les médias commencent à suspecter une relation entre Bey et le rappeur Jay-Z qu’elle a connu à 18 ans. Une union idyllique qui dure depuis 2002. Le couple a une histoire singulière dans le monde des couples de stars puisqu’il n’a jamais souhaité s’afficher en public et a célébré leur mariage en 2008 dans le plus grand des secrets. C’est un couple heureux qui tient à son intimité. «Je ne serais pas la femme que je suis aujourd’hui si je ne rentrais pas à la maison pour le retrouver. Cela donne un fondement à ma vie», confiait-elle à Oprah, elle qui ne parle presque jamais de sa vie de couple devant les médias. Si son couple est un exemple pour ses millions de fans cherchant à connaître la recette secrète (la recette se trouve dans les paroles de ses tubes) de ce bonheur parfait, il n’est pourtant pas à l’abri de dérapages. En témoignent les récentes frasques, notamment une prétendue séparation après sa tournée mondiale, ou encore la plus populaire de 2014, celle où la sœur de la chanteuse, Solange, prise d’une folie furieuse, attaque et frappe Jay-Z dans un ascenseur, ne pensant pas qu’ils étaient filmés. Queen B en femme avertie, ne réagira pas, ne prendra le parti d’aucun des deux et sortira un grand sourire aux lèvres pour affronter les paparazzis qui avaient compris qu’il y avait anguille sous roche. Bey, proche de la famille Obama -on lui avait prêté une liaison avec le président en 2014- a été tout naturellement invitée aux 50 ans de la première dame à la Maison Blanche pour effacer tous soupçons.
Ses prestations, toutes aussi époustouflantes les unes que les autres, ont valu à la chanteuse d’être reconnue par ses pairs comme une vraie chanteuse à voix. Ses deux dernières prestations: l’une, lors de la 57ème cérémonie des Grammy Awards, le 8 février dernier, où elle avait interprété le titre de Gospel «Precious Lord Take My Han» et l’autre, lors de l’hommage à Stevie Wonder où elle a chanté deux de ses tubes, le tout premier hit du chanteur «Fingertips» sorti en 1963 et, un trio avec Ed Sheeran et Gary Clark Jr. sur «Master Blaster». Une prestation où Beyoncé a enflammé la scène et a été hautement saluée par le public, ainsi que la critique musicale. Ces deux apparitions télévisées, à quelques jours d’intervalle, ont alors fait taire toutes les mauvaises langues sur son talent et la puissance de sa voix. Un instrument dont elle joue avec doigté.
En somme, Queen B a tout pour être parfaite, à quelques détails près… Des photos d’elle sans retouches ont fuité sur internet provoquant une indignation de la part de ses fans, pour qui, elle était jusqu’ici l’incarnation de la femme zéro défaut. Beyoncé, avec un teint irrégulier et des boutons et de surcroît sur une campagne de publicité, personne ne pouvait l’imaginer! Comme quoi même Bey est une femme comme les autres.
Yasmine Saih