Plus personne ne peut ignorer ce qui se passe en Birmanie… Même pas Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la paix.
Les critiques se multiplient contre Aung San Suu Kyi, la chef du gouvernement birman. Une pétition demandant le retrait du Prix Nobel de la Paix, qui lui a été attribué en 1991 pour son combat contre la junte militaire, a déjà recueilli plus de 330.000 signatures. Ce n’est pas la première fois qu’un tel texte circule, mais il rencontre plus d’échos ces jours-ci, avec l’intensification des critiques internationales contre celle qu’on appelait «The Lady» et qui est aujourd’hui ministre des Affaires étrangères, conseillère spéciale de l’Etat et porte-parole de la présidence. Mardi 5 septembre, un éditorialiste du journal britannique The Guardian a également demandé le retrait du prix Nobel.
L’armée du Bangladesh va entrer en scène pour faciliter l’arrivée de l’aide humanitaire aux centaines de milliers de réfugiés rohingyas qui fuient les violences de l’armée birmane, accusée par l’ONU de procéder à une épuration ethnique. Les autorités locales et les organisations humanitaires sont débordées par l’afflux de réfugiés. En trois semaines, s’est constitué ici l’un des plus grands camps de réfugiés au monde, selon le Haut-commissariat aux réfugiés (HCR).
Près de 400.000 Rohingyas sont arrivés depuis fin août, pour fuir une campagne de répression de l’armée birmane consécutive à des attaques de rebelles.
Pour les ONG et la communauté internationale, le but est clair: vider cette région de l’ouest de la Birmanie de sa minorité musulmane. La communauté internationale doit se préparer au «scénario du pire», a averti, jeudi 14 septembre, un responsable onusien, à savoir le déplacement de tous les Rohingyas présents dans Etat Rakhine vers le Bangladesh.
Patrice Zehr