La réaction du Maroc ne s’est pas fait attendre. En effet, une semaine après que la société de services numériques MTDS a annoncé accepter les transferts en cryptomonnaie pour le règlement de ses services, l’Office des changes a annoncé l’interdiction des transactions en monnaie virtuelle (bitcoin) au Maroc, mettant en avant «les risques importants» courus par leurs utilisateurs.
Cette décision est justifiée, selon l’institution, par le fait que les monnaies virtuelles ne s’appuient sur la signature d’aucun Etat ou institution et ne sont régies par aucune banque centrale.
Pour le Maroc, ce système de paiement, qualifié d’«alternatif» par ses défenseurs, est un «système occulte» permettant de contourner la législation nationale, très rigide quant aux transactions financières avec l’étranger. Ces dernières ne peuvent être effectuées que via les intermédiaires agréés par les autorités.
Les monnaies virtuelles, dont la plus célèbre est l’emblématique Bitcoin, né en 2009, fonctionnent en effet sans autorité centrale et leur valeur fluctue en fonction de l’offre et de la demande.
«Les transactions effectuées via les monnaies virtuelles constituent une infraction à la réglementation, passible de sanctions et amendes», rappelle l’Office des changes.
Pour rappel, le droit pénal marocain prévoit jusqu’à cinq ans d’emprisonnement et 500 à 20 000 DH (44 à 1.767 euros) d’amende en cas de fabrication, d’émission, de distribution, de vente ou d’introduction sur le territoire du Royaume de «signes monétaires ayant pour objet de suppléer ou de remplacer les monnaies ayant cours légal».
Difficiles à évaluer avec précision, les échanges virtuels pourraient représenter 200.000 dollars par jour au Maroc, selon certains chiffres. Reste à savoir quelle sera la portée de cette interdiction, alors que les Etats sont nombreux à afficher leur hostilité à ces cryptomonnaies.
Hamid Dades