Nous avons suivi deux jeunes sur le point de reprendre une activité physique intensive. Ils veulent sculpter leur corps avant l’été. Ils le font seuls et sans dépenser le moindre sou. Voici leur méthode, leur programme.
Nous sommes en plein printemps et il ne fait ni trop chaud, ni trop froid. C’est le moment propice pour donner un coup de fouet à notre corps. Il est grand temps de commencer à penser à son physique, Ramadan approchant et la plage qui nous attend dans deux mois. C’est le moment ou jamais! Ilham et Omar, deux jeunes personnes qui se sont laissé aller, ont décidé de se reprendre en main.
Trouver la motivation
Commencer un programme sportif, alors qu’on est sédentaire n’est pas une mince affaire. Retrouver un mode de vie actif doit venir d’une réelle envie de changement favorisée par des éléments déclencheurs. Seulement, encore faut-il en trouver!
«Quand on passe sa journée derrière un bureau, quand nos seuls loisirs sont des cafés entre potes, des parties de billard de temps à autre et qu’on prend la voiture pour n’importe quel déplacement, ce n’est pas du jour au lendemain qu’on aime faire du sport», dit Omar, un développeur web de 31 ans.
Mais il a eu ce petit déclic -qui n’est pas venu en un instant, il faut le dire- qui l’a fait basculer d’une vie totalement inactive faite de laisser-aller accumulé en un homme ultra-motivé pour retrouver le corps qu’il avait au lycée. «Je me souviens qu’au lycée, on jouait au basket avec mes amis à n’importe quelle occasion qui se présentait. J’avais la pêche et j’étais heureux», dit-il, nostalgique d’une jeunesse insouciante. Il nous montre des photos de lui et de ses amis de l’époque qu’il ne fréquente plus tellement aujourd’hui, étant donné les chemins différents qu’ils ont pris. Il avait une forme athlétique, tandis qu’aujourd’hui, à force d’être assis sur une chaise sans faire d’effort physique, un amas de graisse s’est formé autour de son ventre. «Ça s’appelle l’kerchicha», se moque-t-il et c’est cette partie de son corps en particulier qui est responsable de son déclic. Il s’est fait moquer par sa bande de copains qui l’appellent «boukerch» dans son dos. Il ne l’a su que récemment et ça lui a fait l’effet d’une douche froide. Il explique qu’en autodérision, il n’y trouve aucun problème. Mais dès qu’il s’agit d’une moquerie, ça devient insupportable. Par vanité donc, il décide de se remettre au sport. Et il ne compte pas en informer ses amis.
Quant à Ilham, 27 ans, elle dit avoir un job qu’elle aime (responsable marketing) et mener une vie équilibrée entre sa famille et ses amis. Adoptant un style assez excentrique, une coupe au carré courte et cheveux aux reflets violets, elle a l’air d’être bien dans sa peau. Mais à creuser un peu plus, on peut trouver les traces d’une blessure qui n’a pas été pansée. «Après ma séparation avec mon fiancé, j’ai pris 10 kilos. En ce moment, je fais 70kg pour 1m 68. Ça ne me pose pas vraiment de problèmes dans ma vie actuelle. J’ai appris à vivre avec, sauf que je ne peux m’empêcher de voir ces filles au corps parfait menant une vie que j’envie». Elles sont belles et, pour la plupart blondes, ont de beaux corps qu’elles exposent sans problème sur les réseaux sociaux pour inspirer d’autres filles dans les quatre coins du monde. Elles pratiquent du yoga ou du fitness et leur visage rayonne sur toutes leurs photos. «Elles se contentent d’un petit rayon de soleil et sortent pour un jogging. Au Maroc, c’est toujours ensoleillé et pourtant rares sont ceux qui en profitent pour courir», affirme-t-elle. Sa source de motivation, Ilham l’a trouvée chez ces filles. Elle s’est abonnée à leur profil sur Instagram, suit leurs activités quotidiennement et a même téléchargé des photos de filles aux corps parfaits sur Pinterest. «Toutes leurs photos défilent sur mon fond d’écran. Comme ça, à chaque fois que je prends mon téléphone, je me souviens de mon but», dit-elle déterminée.
Un programme approprié
Après avoir fixé ses «Body Goals» (objectifs physiques), il s’est tourné vers un programme à faire seul, à l’extérieur ou chez soi. Nul besoin d’un coach, le programme assure les exercices délivrés par un entraîneur. Seul le côté insistant et donneur d’ordres n’y est pas. Ce n’est pas pour autant qu’il n’est pas possible d’y remédier, le tout se joue sur le mental. «Quand j’ai commencé, les exercices étaient durs, mais vraiment durs: je mettais 30 secondes pour faire un simple geste, mais j’ai continué. J’ai lutté et j’ai complété toutes les séries à faire», nous raconte Omar après deux semaines d’entraînement. A force d’acharnement et le côté «motivation» jouant un rôle prépondérant, les exercices se révèlent plus simples à réaliser au fil du temps. Il a choisi de suivre le programme «Insanity» de Shaun T -un programme payant mais qu’il a eu gratuitement grâce à un collègue- qui permet de perdre de la graisse, mais également de développer ses muscles, sauf que ce n’est pas la méthode la plus simple. «Ce qui est bien avec ce programme, c’est que tout est expliqué en vidéo. Je suis le cours comme si j’étais en salle», conclut-il. En effet le programme Insanity a réellement fait ses preuves en 60 jours. Encore faut-il être capable de suivre cet entraînement extrême.
Plus soft, mais pas pour autant simple, l’entraînement qu’Ilham a commencé permet plus de liberté. «J’ai cherché des programmes sur Google et j’en ai trouvé plein, mais je ne savais pas s’ils marchaient. Donc, j’ai préféré chercher des programmes qui ont réellement donné des résultats sur des gens comme moi», explique-t-elle. Sur Instagram, la tendance en ce moment, côté femmes, c’est le «Top Body Challenge» adopté en masse par les Françaises. Sauf qu’il est payant, de quoi en décourager plus d’une! «Je n’avais pas envie de payer pour un programme, même si le Top Body Challenge a l’air d’être intéressant». C’est comme ça qu’elle s’est ensuite dirigée vers Pinterest où des programmes détaillés et illustrés sont disponibles. Leurs adeptes postent leurs photos pour montrer leur amélioration et partagent des pensées positives. La formule qu’elle a choisie est à base de cardio et de «30 Days Fitness Challenge». Chaque jour, elle fait une séance d’échauffements LISS (Low Intensity Steady State) consistant à faire la même activité physique pendant une longue période (marche, footing, course, vélo, natation, etc.) avant d’attaquer son challenge. Concernant les échauffements LISS, elle alterne entre 40 mn de jogging et une heure de marche, selon les jours. S’ensuivent les exercices de fitness qu’elle fait chez elle.
Enfin, les avantages de ces programmes que l’on peut trouver sur internet sont la flexibilité et qu’ils ne demandent aucun matériel spécial. «Je n’ai pas besoin d’aller en salle de sport pour retrouver ma forme. Je choisis ce que je vais faire et je le fais à mon rythme», dit Ilham fière d’elle. Après deux semaines d’exercices, elle remarque déjà une nette amélioration: son corps est plus souple. Elle pense continuer sur sa lancée pour un autre mois et ne se peser qu’à ce moment-là.
Yasmine Saih