Le Haut représentant de l’Union Européenne pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, Josep Borrell a animé, vendredi à l’Université Euro-méditerranéenne de Fès (UEMF), une conférence sur le thème « Nos responsabilités stratégiques dans le contexte géopolitique actuel ».
Dans cette conférence à laquelle ont assisté, notamment, les étudiants ainsi que les membres du corps professoral de cette université, M. Borrell s’est arrêté sur la difficile situation géopolitique du monde aujourd’hui, conséquence d’une guerre qui a commencé en février dernier et qui a touché l’ensemble de la planète à travers notamment la hausse des prix de l’énergie et des denrées alimentaires.
« Il s’agit de l’événement géopolitique le plus important de l’année dernière et je pense qu’il sera l’évènement le plus important pour des années à venir », a-t-il estimé, en s’attardant sur les répercussions de cette guerre sur la sécurité alimentaire et énergétique en Europe et dans les autres pays du monde.
Le Haut représentant de l’Union Européenne pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité est revenu, par la même occasion, sur la crise sanitaire du Covid19 avec la récente flambée des cas en Chine, la vague de sécheresse et d’inondations et ses effets négatifs ainsi que sur l’augmentation du nombre des réfugiés et sur la situation de guerre dans d’autres zones du monde notamment la Somalie, l’Éthiopie et le Sahel. Le partenariat stratégique Maroc-UE et la coopération UE-Afrique ont été également au centre du débat. Abordant la question du capital humain, le responsable européen a souligné la nécessité d’accorder plus d’importance aux jeunes générations et d’investir davantage dans l’éducation, ajoutant que « le capital humain est le plus important des capitaux ».
« Je suis heureux que l’UE a investi dans cette université (UEMF) qui est la plus importante réussite, peut-être, de l’Union pour la Méditerranée », a-t-il fait observer, faisant part de la disposition de l’UE à accompagner cet établissement dans ses projets dont le centre hospitalo-universitaire et la recherche sur l’agriculture résiliente.
Intervenant à l’ouverture de cette conférence, le président de l’UEMF, Mostapha Bousmina a tenu à réitérer ses remerciements à l’UE pour son accompagnement « sans cesse renouvelé » dans les phases de mise en œuvre des projets de cette université et ceux à venir, se félicitant de cette collaboration pour l’édification de « ce haut lieu académique, d’enseignement et de recherche basé sur le dialogue interculturel, l’échange et la coopération entre les deux rives de la méditerranée avec un prolongement vers l’Afrique ».
L’UEMF apporte sur les plans académique et culturel sa contribution à l’édification et au développement de l’intégration régionale dans l’espace Euro Méditerranée-Afrique à travers ses programmes académiques développés avec une cinquantaine d’institutions de ce même espace et par le biais de la mobilité et de l’échange des étudiants et des enseignants chercheurs.
Dans une conférence de presse à l’issue de cette rencontre avec les étudiants de l’UEMF, M. Borrell a indiqué que cette rencontre a été l’occasion de discuter « des responsabilités stratégiques de l’Europe dans le monde actuel et dans le contexte actuel auquel les jeunes vont faire face dans la Méditerranée ».
« Dans ce contexte, le rôle de l’Union européenne (…) c’est de coopérer davantage avec le reste du monde, et de le faire avec beaucoup d’humilité. Et c’est ça ce que je suis venu faire au Maroc, et notamment avec les jeunes étudiants aujourd’hui (…) « , a-t-il souligné
« Je repars en étant conscient qu’il nous reste un grand chemin à faire ensemble avec le Maroc, avec l’Afrique tout entière, et en particulier avec la jeunesse comme celle qui, ici, dans cette remarquable université, a la possibilité de préparer son avenir », a conclu le Haut représentant de l’Union Européenne pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité.
LR/MAP