Bourse de Casablanca : du nouveau pour les PME

Bourse Casablanca PME 2013

La Bourse de Casablanca prépare un nouveau modèle de marché boursier pour les PME. Objectif: améliorer leurs conditions de financement, sachant que beaucoup de contraintes aussi bien conjoncturelles que structurelles subsistent.

La place financière est en train d’affiner le nouveau modèle de marché boursier pour les PME. L’annonce en a été faite jeudi 21 novembre à Casablanca, par Badr Benyoussef, directeur de développement de la Bourse de Casablanca. C’était à l’occasion d’un séminaire portant sur le «Financement des PME – Nouveaux dispositifs au Maroc et expériences internationales», organisé par la Commission PME de la CGEM. Un projet d’envergure qui ambitionne de canaliser l’épargne et financer les projets de cette composante capitale du tissu entrepreneurial national. Benyoussef s’appuie sur le fait que le marché boursier garantit une amélioration des conditions de financement, outre les voies classiques et ésotériques des banques.

Faible engouement

Quoique, ajoute-t-il, l’engouement pour ce modèle de levées de capitaux reste faible. «Très peu de PME sont présentes sur la place financière. Depuis 2001, celles-ci ont pu lever des fonds de l’ordre de 7 milliards de dirhams», éclaire-t-il. Ce qu’il faut savoir en outre, c’est que le recours -quoique faible- des PME est en butte à des contraintes aussi bien conjoncturelles que structurelles. Pour n’évoquer que le volet juridique, d’abord, la loi régissant les différentes formes de société stipule que, dans le cas d’une opération d’introduction en Bourse, le capital social d’une société anonyme (S.A) ne peut être inférieur à trois millions de dirhams. Abstraction faite du capital minimum, Benyoussef met l’accent sur un frein supplémentaire lié aux dispositions propres aux SA et à des pouvoirs de gestion. En plus des organes d’administration et de direction, la société, qui fait publiquement appel à l’épargne, devrait être dotée d’un conseil d’audit, explique-t-il. N’appréciant pas ces entraves juridiques, il appelle les pouvoirs publics à la mise en place de conditions d’accès plus allégées au profit des PME pour les encourager à mener des actions en Bourse. Le cadre financier fait savoir que les négociations sont en cours avec l’Agence nationale pour la promotion de la petite et moyenne entreprise (ANPME) en vue de la création d’un nouveau produit au profit des entreprises n’ayant pas atteint le capital minimum de 3 millions de dirhams. Il s’agit en fait d’un soutien financier dans le cadre de leurs efforts de reconversion de statut juridique. A ses yeux, les incitations fiscales sont également d’un apport bénéfique pour doper la capitalisation boursière. Par ailleurs, la problématique de financement des PME n’est pas le souci de la Bourse de Casablanca seulement.

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La valeur ajoutée de la CCG

D’autres institutions offrent des modèles alternatifs, bien que ce grand travail d’accompagnement relève des défis futurs du pays, comme l’a signalé Hicham Zanati Serghini, DG par intérim de la Caisse Centrale de Garantie (CCG). Il assure que la Caisse s’active pour la promotion des investissements en développant et en créant de nouveaux produits financiers comme le leasing et le levier répondant aux besoins de transmission. Et d’ajouter que l’institution publique mettra à la disposition des entreprises, dont le chiffre d’affaires est inférieur à 1 million de dirhams, des lignes de financements pour un total de 900 MDH sur une période de 7 ans. Dans le cadre de son ancrage régional, la CCG projette d’ouvrir de nouvelles agences dans les villes de Fès, Marrakech, Oujda, Rabat et Laâyoune, entre 2013 et 2014. Objectif: assurer le suivi et le conseil pour le montage financier au profit des entreprises, selon Serghini. Il précise qu’un dossier sur deux traités concerne des projets de création et qu’un projet sur 5 bénéficie de la garantie de la Caisse. A son avis, cet effort d’accompagnement est nettement observé au niveau des réalisations financières. Un seul chiffre: la production est passée de 2 à 4 MMDH entre 2010 et 2013.

Marché financier : De nouvelles réformes s’imposent

Mohamed Mounjid

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