On se souvient qu’en novembre 2013, la Bourse de Casablanca avait été déclassée.
E effet, la BVC, en raison du manque de profondeur du marché, s’est vue octroyer le statut MSCI «Frontier Market» au lieu du MSCI «Emerging Markets» où la place financière tenait déjà depuis une décennie.
Ce déclassement aurait entre autres eu des répercussions sur le marché financier à travers un large mouvement de retrait des institutionnels étrangers qui a eu comme conséquence un retrait de près de 24% des échanges moyens sur les trois dernières années par rapport aux années d’avant le reclassement et durant lesquelles, le Maroc comptait jusqu’à 12 représentants dans le MSCI EM.
Consciente du fait que le MSCI Emerging Markets est l’un des indices les plus scrutés par les investisseurs étrangers, la place casablancaise veut se remettre en orbite en préparant son retour à cet indice.
Cette mission qui devrait être confiée à une commission en cours de constitution, ne réussira, cependant, que par l’obtention de résultats immédiats sur la question de la liquidité.
Mais, déjà, l’on peut compter, aujourd’hui, sur quatre valeurs à savoir, Attijariwafa bank, BMCE Bank Of Africa, BCP et Maroc Telecom qui, seules remplissent les conditions pour permettre une réintégration des valeurs marocaines dans le MSCI Emerging Markets.
On est encore bien loin des douze représentants des années d’avant le déclassement. Ce qui appelle un redressement de la croissance économique, l’élargissement de la classe moyenne ou encore l’écosystème Casablanca Finance City. Ces éléments constituent des atouts majeurs.
En outre, la Bourse de Casablanca est aussi dans l’obligation d’améliorer son offre pour attirer davantage d’investisseurs étrangers. Il lui faudra également introduire de nouvelles règles pour élargir le flottant en Bourse des sociétés cotées. Il sera aussi question de diversifier les classes d’actifs pour permettre aux investisseurs de réorienter une partie de leurs capitaux ailleurs. En parallèle, il sera question de redonner goût à l’investissement en Bourse aux particuliers.
En somme, cette réintégration du MSCI EM, fait partie du chantier de réforme de la Bourse, engagé par Mohamed Boussaïd qui reprend donc les commandes du ministère des finances et poursuivra via une feuille de route à dévoiler ultérieurement avec comme principaux angles d’attaque, l’amélioration de la liquidité, le développement des introductions en Bourse qui ont connu une régression lors des trois dernières années, et le renforcement de la régulation.
HD