Cette déclaration de Lahoussine Louardi est désormais célèbre. Elle a été faite au Parlement lors d’une séance de questions orales, à propos de Bouya Omar.
Un rapport élaboré il y a quelques mois par le CNDH sur la santé mentale au Maroc a pointé du doigt les défaillances de tout un système, soulignant notamment les conditions atroces dans lesquelles vivent des citoyens confiés au mausolée Bouya Omar.
Au Parlement, le 19 mai, Lahoussine Louardi, ministre de la Santé, a déclaré que 80% des patients concernés, parqués par 6 à 30 dans une même chambre, avaient arrêté leur traitement médical. Il a proposé de les transférer dans des établissements de santé mentale. D’ailleurs, le ministre de la Santé, qui a passé près de 18 mois à étudier ce dossier, est aussi entré en contact avec les familles des patients, dont le nombre global avoisine les 2.000 personnes. Il s’est même engagé à fermer le mausolée et ses dépendances et à prendre en charge les pensionnaires. Louardi a ainsi pris toutes les mesures pour fermer, dans les plus brefs délais, les maisons situées aux alentours du mausolée Bouya Omar où des patients souffrant de troubles psychiques et mentaux sont séquestrés et ce, en collaboration avec les autorités locales de Kelaât Sraghna, a-t-il expliqué.
Le médecin-ministre ne s’est pas laissé intimider par la sainteté du Marabout Bouya Omar. Il a affirmé respecter le Saint homme, mais il est déterminé à libérer de l’emprise de Bouya Omar ces patients souffrant de troubles mentaux. «Bouya Omar est un saint homme pour qui j’ai beaucoup de respect (…), mais j’ai des différends avec ceux qui retiennent et maltraitent des personnes souffrant de troubles mentaux».
Un business rentable pour les «gérants» de Bouya Omar, lesquels empochent plusieurs millions de dirhams!
Lahoussine Louardi prend ainsi des décisions courageuses. Mais il a besoin d’être aidé pour assumer cet engagement et ne pas être jeté en pâture au cas où le lobbying concerné par cette affaire bougerait…
Bouchra Elkhadir
Oui mais on attend la suite.
La plus part des pensionnaires ne sont pas la pour être soignés mais parce qu’on ne peut les garder nul part au Maroc.