Un pays présenté souvent -à tort d’ailleurs- comme un modèle multi ethnique est en danger: Même le dieu foot, tout un symbole, n’est pas épargné par les manifestants.
A Belo Horizonte, troisième ville du pays qui accueillait la demi-finale de la Coupe des Confédérations entre le Brésil et l’Uruguay, quelque 40.000 personnes, selon la police, ont manifesté pour l’amélioration des systèmes éducatifs et sanitaires. Cibles de jets de pierres, les forces de l’ordre ont riposté à coups de grenades lacrymogènes. Sur une banderole déployée du haut d’un pont, on lisait «FIFA go home!». Or, le président de la FIFA, Sepp Blatter, assistait le même jour à la rencontre qui s’est soldée par la victoire (2-1) des Brésiliens.
Soucieuse de désamorcer le mouvement, la présidente, Dilma Rousseff, a quant à elle proposé (lundi 24 juin) la tenue d’un référendum sur des réformes politiques en profondeur et promis de réduire les taxes sur le carburant des transports publics pour en faire baisser les tarifs. Leur augmentation est à l’origine de la contestation. Elle a toutefois renoncé, mardi soir (25 juin), au projet de référendum après les réserves émises par des élus et des juristes qui lui contestaient le droit d’amender la constitution sans en passer par le Congrès. Le Parti des travailleurs, auquel elle appartient, et les autres composantes de la coalition gouvernementale réfléchissent désormais à la tenue d’une consultation avant la fin de l’année qui serait précédée d’un débat parlementaire.
Tout en promettant de réprimer la minorité violente qui s’est livrée à des pillages et au saccage de certains bâtiments administratifs, Dilma Rousseff a salué l’esprit démocratique de la plupart des manifestants.