L’ex-chef de l’État brésilien, Lula, s’est affiché en leader de l’opposition au Brésil mercredi 10 mars (2021) avec un discours virulent contre le Président Jair Bolsonaro, sans toutefois déclarer sa candidature pour la présidentielle de 2022, lors de son premier discours depuis qu’il a recouvré ses droits politiques.
«Je voudrais que le peuple brésilien ne suive aucune des décisions imbéciles prises par le président de la République et son ministère de la Santé», a lancé Luiz Inacio Lula da Silva, 75 ans, lors d’une conférence de presse, alors que le coronavirus a fait plus de 268 000 morts au Brésil. Un retour tonitruant sur l’arène politique pour l’ex-président de gauche (2003-2010), qui s’était fait plutôt discret depuis sa sortie de prison, fin 2019.
Mais tout a changé lundi, quand un juge de la Cour suprême a annulé l’ensemble des condamnations de Lula pour vice de forme, le rendant de nouveau éligible pour affronter Jair Bolsonaro à la présidentielle l’an prochain. Toujours aussi combative, la voix rauque parfois étranglée par l’émotion, l’icône de la gauche s’est dit «victime du pire mensonge judiciaire en cinq cents ans» au Brésil.
«Pour la première fois, la vérité a prévalu», a-t-il lancé. «N’ayez pas peur de moi, je suis radical parce que je veux attaquer les problèmes du pays à la racine, pour construire un monde plus juste, plus humain», a-t-il poursuivi, une réponse à ceux qui craignent qu’un duel au sommet entre l’ancien métallo et le dirigeant d’extrême droite n’accentue les profondes divisions dans la société brésilienne.
P. Zehr