L’eau est à l’origine de la vie et permet son maintien. C’est aussi un élément clé sans lequel il ne peut y avoir de développement des activités humaines.
Conscient du rôle que joue cette ressource naturelle dans le développement durable, le Maroc a lancé dès le début des années soixante, sous le règne de SM le Roi Hassan II, une politique avant-gardiste et volontariste de construction de barrages. Cette politique, considérée à l’époque comme une aventure risquée, par de nombreux pays comme l’Algérie pour ne pas la citer, a prouvé son efficacité et permis de révolutionner la gestion des ressources hydriques au niveau national.
Or, depuis quelque temps, le Maroc fait face à une nouvelle réalité, celle du changement climatique devenu de plus en plus complexe, difficile à gérer et aux conséquences majeures sur l’homme et l’environnement. Les épisodes récurrents de sécheresse auxquels le Maroc est confronté sont devenus de plus en plus complexes, difficiles à gérer et dont les conséquences sont gravissimes, notamment en matière de raréfaction des ressources en eau conventionnelle.
Dans ce contexte, le Maroc s’est tourné vers de nouvelles solutions pour garantir ses besoins hydriques. Il s’agit du dessalement de l’eau de mer. Il convient de rappeler que la côte marocaine s’étend sur 3.500 kilomètres et dispose de deux façades maritimes, Atlantique (2.934 kilomètres) et Méditerranéenne (512 kilomètres). C’est dire si le Royaume dispose de grands atouts qui lui permettent d’aller jusqu’au bout dans sa volonté de faire du dessalement de l’eau de mer, une réelle opportunité et une option appropriée pour faire face au stress hydrique qui le guette.
Selon les spécialistes des questions de l’eau, la gestion des ressources hydriques est un objectif qui interpelle l’ensemble des acteurs publics et privé, dans la mesure où notre survie qu’elle soit humaine ou économique, dépend de la question de l’eau.
Dans l’un de ses rapports, la Banque Mondiale a clairement tiré la sonnette d’alarme, en établissant un lien direct entre les changements climatiques, la raréfaction des ressources en eau et le recul du PIB dans certaines régions, outre le déclenchement de conflits et l’aggravation des crises migratoires.
Conscient de la centralité de la question de l’eau, la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM) et la Coalition Marocaine pour l’Eau (COALMA) ont Co-organisé la deuxième édition du Business Dialogue sur le thème: «La gestion des risques liés aux ressources en eau, au service du développement local et des PPP». Les participants à cette rencontre, tenue le 13 mai 2022 au Musée de l’Eau de Marrakech, ont appelé à une implication encore plus grande de la part des acteurs concernés par la question de l’eau, notamment à travers des Partenariats Public-Privé (PPP), dans le cadre du Plan National pour l’Approvisionnement en Eau Potable et l’Irrigation (PNAEPI) 2020-2027 signé devant SM le Roi Mohammed VI en 2020. Le financement des actions prévues par le PNAEPI 20-27 intègre en effet les possibilités de PPP pour la réalisation de certains projets. Parmi ces projets, figure la station de dessalement de l’eau de mer de la région de Casablanca qui sera réalisée grâce aux PPP. La mise en service de la première phase de ce projet lancé en 2022, est prévue en juin 2026, alors que la deuxième phase devrait être finalisée en 2030.
Comme l’a souligné le ministre de l’Equipement et de l’Eau lors du Business Dialogue sur l’Eau (13 mai 2022-Marrakech), les partenariats Public-Privé dans le domaine de la gestion des ressources hydriques, notamment à travers la construction de nouvelles stations de dessalement d’eau de mer, permettent de mettre en place une gestion intégrée, décentralisée et participative des ressources hydriques.
Il est clair aujourd’hui que le recours aux PPP permet principalement de bénéficier de l’expertise et de l’expérience des opérateurs publics et privés et ce, pour offrir à l’ensemble des Marocains, des services de qualité, surtout lorsqu’il est question de secteurs stratégiques et vitaux dont dépend la sécurité du pays et des citoyens, dont celui de l’eau et de la gestion de cette source précieuse, devenue rare.
Mohcine Lourhzal