La vice-présidente de la région Dakhla-Oued Eddahab, Ghalla Bahiya, a souligné, jeudi devant les membres du Comité des 24 (C24) de l’ONU, le soutien international grandissant à la légitimité des droits du Maroc sur ses provinces du Sud et du plan d’autonomie comme seule et unique solution au différend régional autour du Sahara marocain.
Mme Bahiya s’exprimait en tant que représentante démocratiquement élue par les populations du Sahara marocain, lors du séminaire du C24 pour la région du Pacifique qui se tient à Bali en Indonésie du 24 au 26 mai.
L’élue du Sahara marocain, qui participe à cette réunion sur invitation de la présidente du C24, a noté que l’Initiative marocaine d’autonomie jouit d’un soutien croissant auprès de la communauté internationale, dont 19 résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU. Alors que plus de 58 pays ont retiré ou gelé leur reconnaissance de l’entité fictive autoproclamée, le plan d’autonomie bénéficie de l’appui de plus de 100 États membres de l’ONU, a-t-elle affirmé, rappelant l’inauguration de 28 consulats généraux dans les villes de Laâyoune et Dakhla.
L’intervenante a également fait observer que la prééminence de l’Initiative d’autonomie, comme la seule solution réaliste, pratique et durable à ce différend régional est une réalité, signalant que cette solution apportera non seulement de la stabilité dans la région, mais aura également un impact significatif sur le développement socio-économique de la population du Sahara marocain.
Sous l’impulsion de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le Maroc s’est engagé, depuis 2007, dans une dynamique positive et constructive, pour résoudre ce différend régional à travers l’initiative d’autonomie, et ce dans le cadre de la souveraineté et l’intégrité territoriale du Royaume et son unité nationale, a indiqué Mme Bahiya.
Elle a, par ailleurs, relevé que depuis juin 2022, le Sahara marocain a accueilli des forums internationaux d’investissement avec l’Espagne, les États-Unis et la Pologne, ainsi que des cérémonies de signature d’accords de jumelage avec des villes italiennes et américaines, outre l’ouverture de la Chambre de commerce maroco-brésilienne.
Dans la même veine, l’intervenante a rappelé la tenue, dans cette partie du Royaume, des commissions mixtes, notamment avec l’Union des Comores et la Sierra Leone, précisant que ces commissions contribuent au renforcement de la coopération et à la promotion du développement durable dans divers secteurs en Afrique et mettent en lumière la reconnaissance internationale de la souveraineté du Maroc sur son Sahara. Ces réunions d’envergure confirment également que le Sahara marocain est devenu une plaque tournante continentale pour le développement socio-économique en Afrique, a-t-elle dit.
Évoquant les élections régionales et locales de 2021, l’élue du Sahara marocain a fait remarquer que ces échéances ont mis en évidence l’engagement du Royaume en faveur de la démocratie, l’État de droit et les droits de l’homme, y compris dans la région de Dakhla-Oued Eddahab, où elle était élue vice-présidente du Conseil de la région éponyme.
Elle a, en outre, indiqué que le processus électoral dans les provinces du Sud, à l’instar des autres régions du Royaume, s’est déroulé dans le respect des normes internationales de démocratie et de transparence, un constat validé par plus de 5.000 observateurs nationaux et internationaux.
Se disant fière de la participation active et agissante des populations locales aux élections au Sahara, Mme Bahiya a rappelé que le taux de participation dans les régions de Dakhla-Oued Eddahab et Laâyoune Sakia El Hamra a frôlé les 58,30% et 66,94% respectivement. Il s’agit, selon elle, d’un indicateur significatif qui atteste du mode de vie paisible des populations résidant dans les provinces du Sud du Maroc et démontre le caractère illégitime du “polisario” et son simulacre “congrès” imposé par le pays hôte des camps de Tindouf.
L’élue du Sahara marocain a affirmé que tous ces indicateurs reflètent l’implication “enthousiaste et productive” des populations locales dans la dynamique de croissance socio-économique que connaissent les provinces du Sud, ainsi que leur participation active dans la sphère politique, contrairement aux allégations fallacieuses du pays hôte des camps de Tindouf et du “polisario”, qui prétendent à tort que le Sahara marocain est occupé militairement. “C’est un mensonge. Je suis ici pour vous dire que le Sahara marocain a réintégré sa juste place dans l’intégrité territoriale nationale du Maroc”, a-t-elle insisté devant les membres du C24.
S’agissant de la dynamique de développement tous azimuts dans les provinces du Sud, Mme Bahiya a mis en avant les progrès réalisés en matière de mise en œuvre des Objectifs de développement durable (ODD). En droite ligne des Instructions de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le Sahara marocain vit au rythme d’un développement remarquable qui a permis à ses populations de vivre dans la paix, la liberté, la prospérité et la réalisation des ODD, a-t-elle fait remarquer, tout en se félicitant de la stratégie du Royaume dans ses provinces du Sud et de sa dynamique de convergence accélérée vers les Objectifs de développement durable.
Cette stratégie a également joué un rôle crucial, selon elle, dans la mise en œuvre de l’Agenda 2030 des Nations Unies, étant donné qu’il s’agit d’un modèle de solidarité et d’un moteur de développement local, régional et continental, comme en témoignent de nombreux rapports du Secrétaire général de l’ONU au Conseil de sécurité et à l’Assemblée générale, a-t-elle ajouté.
A ce propos, l’intervenante a expliqué que depuis le lancement en 2015 du Nouveau modèle de développement des provinces du Sud, des projets d’investissement d’envergure ont été réalisés notamment dans les domaines des infrastructures (routes, ports et aéroports), de la santé, de la formation, l’industrie, l’agriculture, les énergies renouvelables, le tourisme, l’exploitation minière, la pêche maritime et dans les secteurs sociaux.
Dotée d’un budget de 8 milliards de dollars, cette “initiative ambitieuse” vise à imprimer une nouvelle dynamique aux projets socio-économiques et structurels de la région pour répondre aux normes mondiales, a-t-elle indiqué, notant que depuis sa participation l’an dernier au séminaire régional du C24 à Sainte-Lucie, la région de Dakhla a vu l’inauguration de plusieurs projets d’infrastructure comme l’usine de dessalement d’eau et le parc éolien, qui généreront des milliers d’emplois permanents. La région a également connu des avancées significatives dans ses infrastructures, notamment la construction de la voie express Tiznit-Laâyoune-Dakhla, le port de Dakhla Atlantique et l’extension du réseau et de la couverture électrique, a-t-elle ajouté.
L’intervenante a, de même, cité le Centre hospitalier universitaire régional de Laâyoune dont l’ouverture est prévue en 2024, les unités de dessalement d’eau de mer qui sont en cours de réalisation à Laâyoune, Tarfaya et Smara, et celles achevées à Boujdour et Oued Eddahab, notant que des projets d’assainissement sont en voie d’achèvement à Laâyoune et Foum El Oued, alors que d’autres ont été finalisés à Tarfaya.
Elle a également indiqué que des programmes, comme celui de la Fondation Phosboucraa, constituent une source de fierté locale et d’appropriation du Nouveau modèle de développement et pourraient valablement inspirer d’autres régions du Royaume, voire d’autres pays.
Plusieurs indicateurs socio-économiques, notamment au niveau du PIB par habitant, sont plus élevés au Sahara marocain par rapport aux autres régions du Royaume, a encore relevé Mme Bahiya, précisant que les deux régions des provinces du Sud ont réalisé un taux de croissance annuel très supérieur à la moyenne nationale, à savoir 10,9% pour Laâyoune Sakia El Hamra et 10,5% pour Dakhla-Oued Eddahab, soit 50% de plus que la moyenne nationale.
Elle a signalé que les provinces du Sud ont les indicateurs de développement humain les plus élevés par rapport à toute autre région du Royaume, dépassant les attentes et bien au-dessus des 6% dans lesquels elles se trouvaient à leur retour à la mère patrie en 1975.
Et de poursuivre que la région bénéficie aussi d’un taux de préscolarisation et d’une densité médicale élevés, et a connu une croissance importante dans le secteur du tourisme avec 51.920 passagers accueillis à l’aéroport de Dakhla au cours du premier trimestre 2023.
Evoquant la situation dans les camps de Tindouf, dans le sud-ouest de l’Algérie, Mme Bahiya a indiqué que les populations y séquestrée sont confrontées à des conditions de vie dramatiques, à des violations des droits de l’homme et de l’enfant, en sus de la malnutrition chronique et l’absence de la liberté de mouvement.
“Les populations dans ces camps sont privées de leur droit fondamental de protester contre la répression constante et la marginalisation par le pays hôte et le +polisario+”, comme l’attestent de nombreux rapports officiels du Comité des droits de l’homme des Nations Unies, s’est-elle indignée, relevant que ce Comité a noté dans ses observations que le pays hôte a de facto transféré ses compétences juridictionnelles au “polisario” sur les territoires des camps de Tindouf.
“Ces camps échappent au contrôle juridictionnel des tribunaux du pays hôte, ce qui constitue une violation flagrante des principes fondamentaux du droit international”, a souligné l’intervenante devant les membres du C24 de l’ONU, ajoutant qu’au lieu d’apporter une aide à ceux qui en ont besoin pour en finir avec la malnutrition chronique, le pays hôte et le “polisario” utilisent l’aide humanitaire pour acquérir du matériel militaire.
Ces détournements ont été révélés au grand jour plus tôt cette année par le Programme alimentaire mondial (PAM) dans son rapport intitulé “Evaluation of Algeria WFP Interim Country Strategic Plan 2019-2022”, outre le rapport de l’Office européen de lutte antifraude de 2015, a-t-elle indiqué.
Le PAM a documenté de manière irréfutable le détournement et la vente de rations alimentaires de l’aide humanitaire sur les marchés de Tindouf, à l’extérieur des camps, ainsi que dans les pays voisins. Le rapport a également relevé l’accès entravé des agences spécialisées de l’ONU aux camps, ainsi que le contrôle interne biaisé de la distribution de l’aide humanitaire effectué par le “polisario”, rappelle-t-on.
Mme Bahiya a, en outre, souligné que les enfants dans les camps de Tindouf sont assujetis à l’incitation à la haine, et à la militarisation depuis leur plus jeune âge, “ce qui conduit à l’instabilité et au terrorisme au Maghreb et au Sahel”, appelant à ce propos à une action urgente de la part de la communauté internationale pour protéger les enfants dans ces camps contre les agissements du pays hôte et de son pantin du “polisario”, y compris les assassinats extrajudiciaires.
“La communauté internationale doit demander au pays hôte pourquoi il refuse d’appliquer les résolutions du Conseil de sécurité, y compris l’enregistrement et le recensement de la population séquestrée dans les camps de Tindouf”, a-t-elle insisté.
Elle a, par ailleurs, rappelé l’inauguration du Centre international de recherches sur la prévention des enfants soldats à Dakhla qui marque une “étape importante” dans la région, précisant que le principal objectif de cette structure est de recueillir des informations précises pour mettre fin à l’utilisation d’enfants soldats et prévenir leur exploitation dans les conflits armés.
Le Royaume est représenté à ce séminaire régional du C24 de l’ONU pour la région du Pacifique par une forte délégation présidée par l’ambassadeur, représentant permanent du Maroc auprès de l’ONU, Omar Hilale et composée notamment de l’ambassadeur de Sa Majesté le Roi à Djakarta, Ouadia Benabdellah et le directeur des Nations Unies et des organisations internationales au ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Redouane Houssaini.
LR/MAP