On peut bien, l’espace de quelques secondes, se laisser aller à un sentiment de fierté, en apprenant que, selon l’indice 2014 de croissance des villes africaines, Casablanca est classée 2ème dans le continent (après Accra, capitale ghanéenne).
Petit péché de chauvinisme, quelque peu compréhensible en ces temps où les mauvais classements –à l’international- nous pleuvent dessus plus facilement que les bons.
Selon l’Indice 2014 des cités d’Afrique (Indice ACGI), donc, Casablanca a un potentiel de croissance inclusive, estimé à un niveau «Moyen-Haut». Que veut dire ce classement ? En termes plus simples, cela signifie que Casablanca est une ville où les indicateurs (PIB par habitant, niveau d’urbanisation, consommation des ménages, emploi…) sont non seulement bons, mais qu’ils évoluent positivement.
On veut bien le croire. «Mais-cependant-néanmoins»…
Comment dire cela sans être accusé de jouer les rabat-joie ? Disons que… Le sentiment de fierté (et de chauvinisme) éprouvé, aurait gagné en acuité si Casablanca occupait la 1ère place… Que… La deuxième place, c’est bien, mais que Casablanca pouvait mieux faire… Que…
Allons, au diable les circonvolutions verbales ! Disons les choses comme elles sont. Pour nous autres qui vivons à Casablanca, cette ville mérite bien mieux que son sort actuel ! Et aux yeux de ses habitants, les seuls records qu’elle bat, sont ceux de l’incompétence de ses élus, des embouteillages, de la saleté, de l’insécurité et des disparités sociales !
Question à ceux qu’on entend d’ici pousser des cris d’orfraie: vous est-il déjà arrivé de parcourir quelques centaines de mètres, à pied, au centre-ville de Casablanca ? Faites-le donc, par exemple du côté du triangle où se trouvent les meilleurs hôtels de la ville (Sheraton, Royal Mansour, Hayatt Regency). Vous serez horrifié de constater qu’il vous faut enjamber les crevasses tous les demi-mètres, éviter les ordures et immondices à chaque pas, boucher vos narines constamment assaillies par d’insupportables odeurs d’urine (si, si, près du Royal Mansour, sur son versant avenue des FAR, comme près du Hayatt Regency, là où un ancien passage sous-terrain sert aujourd’hui de coupe-gorge la nuit et de dépotoir le jour)… Si vous ouvrez bien les yeux, vous serez effaré par le nombre de mendiants, sur lequel le regard des passants glisse, comme il glisse sur la saleté et l’anarchique circulation… L’habitude créant l’indifférence…
Quand vous en aurez assez de marcher, prenez un taxi, demandez à aller du côté de l’avenue Hassan II et du Boulevard Abdelmoumen. Les taxis n’aiment plus s’engager dans ces artères devenues trop étroites depuis la mise en service du tramway. Mais si vous avez de la chance, vous en trouverez bien un qui acceptera de vous y emmener. Vous ne tarderez pas à l’entendre fulminer contre les Marocains qui font tout de travers, les élus qui ne font jamais rien de valable, les tricheurs qui mentent au Roi, les classes démunies qui supportent tout et les riches qui s’en fichent… Un brin de discussion avec les chauffeurs de taxi vous donnent l’exacte mesure du ras-le-bol du Marocain lambda… Mais ce n’est pas leur discussion qui vous insupporte. C’est ce que vous vivez quand vous êtes dans leur bahut, qui vous fait faire des bonds sur votre siège toutes les 2 minutes, pour cause de «dos d’âne» («dos d’âne» qui ressemblent davantage à des sauts d’obstacle qu’à des ralentisseurs). C’est l’état de la ville que vous voyez défiler sous vos yeux et qui vous fait rougir de honte (ou suffoquer de rage) quand vous voyez des touristes confrontés à ça.
Le dernier discours royal appelant les responsables de Casablanca (autorités et élus) à se mettre au travail pour hisser la ville au niveau qui doit être le sien en tant que capitale économique du pays et mégapole africaine, avait obligé tous les acteurs à se mobiliser. Mais les habitants de Casablanca sont toujours en butte aux mêmes problèmes dans leur ville et sont convaincus du manque de persévérance des responsables. Pire, ils sont persuadés que ce qui importe le plus, aux yeux de ces responsables, c’est ce qu’ils présentent au Roi et non véritablement le quotidien des citoyens casablancais…
Et il suffit de marcher à Casablanca, ou d’y prendre un taxi pour les comprendre !
Bahia Amrani
Salaam Bahia, Taxidriver et Christine, ça te dis quelques choses ?
https://www.facebook.com/pages/Chronique-de-Taxidriver/540599815952339?fref=ts
c’est sur face Book
Chronique de Taxidriver (et Christine !)
Au revoir !
Salut Bahia, si tu as une bonne mémoire tu ne devrait pas oublier Taxidrer et Christine, je t’invite à lire mon article :
« L’éditorialiste » sur ma page ouverte sur face book :Chronique de Taxidriver !
en voici la fin ou je cite ton nom :
…TD n’ a pas eu son café …mais il a réussis à avoir un plein sourire d’une Dame , pas n importe laquelle , soyez-en convaincue, car deux jours plus tard, chez son ami Ali Essafi, TD feuillette le magazine « Le reporter », devinez qui écrit l’éditoriale ??? C ‘est la jolie gentille Dame : Bahia Amrani
sacrée CHRISTINE ! » tu m en fais vivre de toutes les couleurs …je t’adoooore ! » pensant que Christine, qui rouspète tout le temps, laisse échapper un bout de sourire du coté de sa calandre !
merci à plus !