Des acteurs associatifs, des intellectuels et des artistes marocains de confessions musulmane et juive se sont retrouvés, dimanche à Casablanca, autour d’un « Thé de l’Amitié », symbole de l’unité, du vivre-ensemble et de la communion ayant, de tout temps, distingué les liens entre les deux religions monothéistes dans le Royaume.
« En tant que militants associatifs, jeunes artistes et acteurs culturels, nous avons cherché par quel geste nous pouvions marquer la symbiose qui existe entre les Marocains des deux confessions, musulmane et juive », a dit, à cette occasion, Ahmed Ghayet, président de l’association « Marocains Pluriels » dans une déclaration à la MAP.
« Le contexte international est triste », a déploré M. Ghayet, estimant que « le rejet de l’autre se fait menaçant », à en juger par les événements qui se produisent actuellement, avec « des tombes profanées, des hommes et des femmes stigmatisés parce que ils juifs, musulmans, chrétiens… ».
C’est dans ce sens que « nous avons cherché à montrer qu’au Maroc, le vivre-ensemble existe », a-t-il fait savoir, soulignant la nécessité de préserver cette « grande tradition » et de la faire fructifier pour les générations futures.
De son côté, l’artiste marocain Maxime Karoutchi, qui a interprété des morceaux du répertoire musical marocain, a indiqué que sa « présence ici est tellement naturelle » car « au Maroc, la cohabitation existait depuis 2000 ans et restera toujours là », appelant à l’acceptation de l’autre qui peut être « un voisin, un ami, un frère », s’est-il félicité.
Au cours de cette rencontre, les participants ont adressé une lettre intitulée « Thé de l’Amitié: les sons de la Fraternité », dans laquelle ils veulent « faire entendre d’autres voix, donner à voir d’autres images, faire résonner d’autres sons, ceux de l’Amitié, ceux de la fraternité ».
« Une théière qui tinte contre un verre, le thé qui glonglonte en faisant de la mousse… Ces sons du quotidien nous sont communs à nous Marocains musulmans et juifs. Ces sons ne sont pas anecdotiques (…) Ils sont l’une des illustrations de tout ce qui nous unit depuis toujours… », lit-on dans la lettre. « Que le tintement de nos verres, que les saveurs de thé et de la menthe que nous partageons, que nos voix qui se mêlent aujourd’hui, irradient notre pays bien-aimé, et qu’ils aillent au-delà des frontières dire aux Hommes que nous sommes vingt, que nous sommes mille, que nous sommes des millions et que nous ferons triompher la voix de l’Amitié et de la Fraternité », assure-t-on encore.
Par la même occasion, des jeunes artistes marocains musulmans ont offert à leurs compatriotes juifs une toile, en signe d’unité et d’entente entre les adeptes des deux religions.
Avec MAP