La situation est critique. Le secteur de la pêche marocain ne serait pas parvenu à maintenir des effectifs suffisants, notamment pour armer les bateaux de pêche.
Selon la Confédération nationale de la pêche côtière (CNPC), la pénurie des mécaniciens et des patrons de pêche inquiète les professionnels de la pêche au Maroc.
Alors que chaque année, les établissements de formation dans le domaine de la pêche maritime délivrent des brevets à des centaines de marins marocains, le secteur commence réellement à avoir des difficultés à trouver des mécaniciens, des seconds et des patrons de pêche, selon la Confédération. A en croire les dires de certains membres de cette instance professionnelle, ces établissements ont dispensé des formations, notamment de Technicien dans les filières, Patron de pêche et Officier mécanicien, sans que les diplômés intègrent un quelconque poste de travail dans le secteur.
«Nous sommes de plus en plus confrontés au manque de marins formés. Ce qui se passe aujourd’hui, c’est que, après leur formation, les nouveaux diplômés, surtout les mécaniciens, vont travailler ailleurs», explique un armateur. Et d’ajouter: «Des centaines de jeunes marocains possèdent un brevet. Cependant, les demandes pour la profession des gens de mer se font de plus en plus rares».
Face à ce constat, les armateurs appellent à ce qu’aucun établissement de formation en matière de pêche maritime ne dispense plus de formation sans garantie d’embarquement sur un bateau de pêche. «Il faut réfléchir à des solutions pour que ces gens de mer diplômés restent dans le secteur», est-il souligné auprès de la Confédération nationale de la pêche côtière.
Des membres de cette Confédération, ainsi que ceux des quatre Chambres de pêche maritimes, affirment ne pas rester les bras croisés. Ils doivent d’ailleurs se réunir, ce mardi 19 mars, pour faire le point sur cette crise de pénurie des marins. Cette dernière est telle que, cette année, les professionnels tirent la sonnette d’alarme en demandant -dans un courrier adressé à la direction de la formation maritime et des gens de mer et du sauvetage- une rencontre urgente avec les professionnels de la pêche côtière. Objectif: trouver des solutions à ce problème.
Du côté des marins-pêcheurs, on se veut ferme. «Il y a de plus en plus de gens de mer qui préfèrent aller travailler ailleurs. Car, il n’y a pas de stabilité dans le secteur. Dans certaines zones, il y a une sous-activité. Et quand, les conditions climatiques ne sont pas favorables à l’activité de pêche, les marins sont obligés de rester chez eux», explique un marin, qui évoque aussi l’état «vétuste» de certains bateaux.
Selon ce même marin-pêcheur «ce n’est pas du jour au lendemain qu’on verra venir les solutions à ce problème de pénurie».
A noter qu’au Maroc, une quinzaine d’établissements de formation en matière de pêche maritime et des Centres de qualifications professionnelle maritime sont habilités à former des gens de mer à la pêche, en vue de l’obtention d’un brevet.
Naîma Cherii