Des ONG ont appelé, jeudi à Genève, la communauté internationale à faire pression sur l’Algérie afin que soient garantis les droits fondamentaux des populations séquestrées dans les camps de Tindouf.
Cet appel a été lancé lors du débat général sur le rapport annuel du Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme consacré à la situation des droits de l’Homme dans le monde, à l’occasion de la 57ème session ordinaire du Conseil des droits de l’Homme (CDH), qui se tient à Genève sous la présidence du Maroc.
Au cours du débat interactif ouvert à la société civile, les ONG ont alerté sur les conditions humanitaires “préoccupantes” dans les camps de Tindouf où les populations séquestrées endurent des “violations graves” de leurs droits les plus élémentaires, mais aussi du détournement “systématique” des aides de la part des dirigeants du polisario “avec la complicité de l’armée algérienne qui assiège les camps pour empêcher toute sortie”.
Ponctuées de témoignages poignants, leurs interventions ont notamment pointé les campagnes de répression menées à l’encontre des jeunes qui osent, au péril de leur vie, dénoncer ces agissements sur les réseaux sociaux, citant les nombreux cas d’enlèvement, de disparition arbitraire et de torture dont ils sont victimes, en plus du manque criant de denrées alimentaires.
Dans de telles conditions, certains d’entre eux ne trouvent d’autres choix pour nourrir les leurs et subvenir à leurs besoins que de “rejoindre des groupes armés au Sahel”, déplorent les organisations, dont le Réseau africain pour le développement de la gouvernance et les droits humains (RADHEG) et le Comité international pour le respect et l’application de la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples (CIRAC).
“Nous appelons la communauté internationale à faire pression sur l’Algérie pour qu’elle assume pleinement ses engagements internationaux en tant que pays hôte pour garantir la protection des populations retenues dans les camps de Tindouf”, ont insisté les acteurs associatifs qui exigent la fin des exactions et l’ouverture d’enquêtes judiciaires à ce sujet.
Ils ont en outre dénoncé les disparitions forcées dans les camps de Tindouf, affirmant que les séparatistes ont recours aux disparitions et à d’autres abus dans l’objectif de réduire au silence et d’intimider la population.
Le rapport annuel sur la situation des droits de l’Homme dans le monde fait l’objet d’un débat général durant la 57ème session ordinaire du CDH qui se tient jusqu’au 11 octobre sous la présidence de l’ambassadeur Omar Zniber, représentant permanent du Maroc auprès de l’Office des Nations-Unies à Genève et président en exercice du Conseil des droits de l’Homme (CDH) au titre de l’année 2024.
LR/MAP