Halima est une infirmière de 38 ans, divorcée et mère de deux enfants. Elle se plaint de harcèlement moral dans l’exercice de ses fonctions. Elle ne comprend pas que l’on parle de tous les harcèlements, sauf du harcèlement moral.
«Pour pouvoir être titularisée et exercer, j’ai dû batailler en faisant l’impossible, afin de m’accrocher. Je me souviens encore de cette époque difficile.
Pour pouvoir poursuivre mes études en tant qu’infirmière, j’ai dû travailler en tant que femme de ménage, certains week-ends et pendant les vacances.
C’était mon unique chance de poursuivre mes études.
Mon mari, après 8 ans de vie commune, m’a quittée, me laissant sur les bras nos deux enfants.
Tout cela, je l’ai supporté, presque oublié et j’essaie de gérer ma vie au mieux en tant que femme active et mère. Aujourd’hui, j’ai d’autres problèmes. Je suis harcelée moralement au sein de mon travail par ma supérieure hiérarchique. Je dénonce cette injustice parce qu’elle est intolérable. Nous sommes généralement solidaires. D’ailleurs, avec mon ancienne chef, nous formions une bonne équipe.
Malheureusement, comme partout, il y a toujours quelqu’un avec qui le courant ne passe pas.
Le pire arrive quand, justement, cette personne-là devient votre chef. Depuis sa promotion, cette supérieure hiérarchique, que je hais de toute mon âme, ne cache plus son jeu et cherche constamment à me nuire. Chaque fois qu’il y a une bavure ou un problème dans notre service, je suis la première à être incriminée. Elle m’accuse de mauvaise conduite, de faire payer les entrées, les places, d’exiger des pourboires, de me faire payer les soins que je prodigue, de voler la nourriture des accouchées, leur argent, leurs vêtements, le matériel…
Tout cela pourtant est archi-faux. On me donne des bakchichs, certes, mais je défie toute personne de la profession, du secteur privé ou public, qui oserait dire que ce n’est pas une pratique courante. Dans notre métier, c’est la seule façon plus ou moins honnête d’arrondir nos fins de mois. Sinon, il reste le travail à temps partiel dans le privé et ce n’est pas facile à gérer. Dans notre maternité, il y a des patientes de tous bords, mais jamais je n’ai accepté de pourboire de la part de femmes démunies. Je trouve cela trop indécent, ce qui n’empêche pas qu’il y en ait d’autres qui ne le refusent pas.
A écouter cette mégère, je suis l’unique responsable de tous les malheurs de la maternité.
Il y a quelques mois, une jeune femme enceinte, dans un état critique, a été admise de toute urgence au bloc opératoire pour accoucher sur le champ. Elle n’a pas pu être sauvée. Cela s’est passé durant ma garde de nuit. Pourtant, nous avions tout tenté avec l’obstétricien de service pour que cette pauvre femme et son petit soient sauvés. Le bébé était déjà mort et elle a succombé à ses maux sur la table opératoire. Ce sont hélas des malheurs qui arrivent dans notre métier. Ma supérieure hiérarchique avait alors tenté de me coller cette tragédie sur le dos. Mais notre gynécologue a écarté fermement ma responsabilité dans cette affaire.
Je suis aussi très affectée par le fait qu’aucune de mes collègues n’ait jamais essayé de contester ses paroles. La dépression me guette à cause de cette femme. Comment travailler dans un tel climat hostile, sournois et perfide? Ce qui a fait cesser momentanément ses manigances, c’est un grand scandale qui a éclaboussé plusieurs services dans notre hôpital. Mon nom n’a pas été cité, le sien oui. Cette major sait bien que nous tous, nous travaillons comme des forcenés: tous les services sont bondés, nous recevons des centaines de patients, de jour comme de nuit et tous les jours de la semaine.
Il arrive souvent que nous manquions de médicaments, de matériel, pour prodiguer des soins, parce que les stocks s’épuisent rapidement. Faut-il que nous les achetions de notre poche, en cas d’urgence ? Nos salaires sont trop bas pour que nous le puissions!
Nous sommes environ 28.000 infirmiers et infirmières du secteur public dans le pays et nous n’avons presque pas d’avantages. Notre syndicat se bat depuis plusieurs années pour que les choses bougent dans notre secteur. Moi, aujourd’hui, pour mettre fin à ce harcèlement qui me mine, j’ai envoyé à notre administration une plainte avec le souhait d’être affectée dans une autre équipe, mais personne ne m’a encore répondu. Je suis si désemparée. Je pense solliciter une mutation dans une autre maternité pour avoir la paix. Mais si on m’envoyait dans une région lointaine, qu’adviendrait-il de nous, mes enfants et moi? J’ai déjà tellement de mal à ordonner ma vie en tant que femme seule.
Si c’est pour abandonner mes enfants, autant le faire pour un salaire quadruplé comme l’ont fait quelques-unes de mes collègues qui ont carrément quitté le pays pour aller travailler dans les pays du Golfe et ailleurs. Ce que je voudrais, c’est qu’on donne autant d’importance et de place dans les médias au harcèlement moral qu’au harcèlement sexuel. Y a-t-il quelqu’un pour m’entendre?».
Mariem Bennani
Ce n’est purement que de la jalousie !!!!!
Et l’ignorance est le meilleur moyen la roue tourne la preuve son nom a été cité dans un scandale…..
Les collègues ne peuvent pas trop parler car elles ne veulent pas d’histoires et se retrouver sans emploi, chacun son histoire !!!
L’ignorance et une force de caractère et tout est réglé car à la fin elle va se mordre elle même
Je connais ça je le vis dans mon travail …