«Il y a un réel besoin de synchronisation en matière de finances publiques»
Interview
Pourquoi ce choix, pour cette 8ème édition du Colloque international des finances publiques, du thème de l’Etat territorial au Maroc et en France?
Le thème de l’Etat territorial, la coordination ou les synergies entre les finances de l’Etat et les finances des collectivités territoriales, c’est de dire qu’il y a des politiques publiques, qu’il faut les financer. Maintenant, il faut harmoniser l’intervention des différents acteurs: l’Etat, les collectivités territoriales, les établissements et entreprises publiques et le secteur privé. Tous ces acteurs doivent travailler en harmonie, en étroite collaboration, avec coordination et en bonne orchestration. Celle-ci se fait par l’Etat. Le centre, c’est celui qui essaie d’orchestrer le travail les différents intervenants pour ne pas verser dans la cacophonie. Sinon, nous nous retrouverons face à des acteurs qui vont plus vite que d’autres.
Insistez-vous sur l’orchestration?
Je le répète: il y a effectivement un réel besoin de synchronisation et je crois que c’est là l’objet de ce thème de la 8ème édition du Colloque international des finances publiques qui se tient à Rabat; c’est-à-dire avoir les moyens suffisants pour atteindre les objectifs politiques, économiques et sociaux.
Qu’attendez-vous de cette 8ème rencontre?
Des recommandations, bien entendu, qui soient précises le plus possible, qui nous éclairent le chemin, nous tracent les objectifs et indiquent un cap… Je pense que les projets de lois organiques sur les collectivités territoriales et les régions sont là pour justement indiquer le cap afin que, après, les administrations en charge de ces politiques essayent de les mettre en œuvre rapidement dans l’intérêt des citoyens.
Michel Bouvier, Président de la FONDAFIP, a appelé à un nouvel ordre des autonomies. Adhérez-vous à cet appel?
Parfaitement, parce que quand il y a de l’orchestration. Il y a forcément de l’ordre parmi les musiciens. Et, à chaque fois que nous voulons aller de l’avant, il faut mettre de l’ordre et être bien organisé. Cela rappelle un peu les principes de management et de bonne gestion: c’est avoir de l’ordre, des procédures, savoir qui fait quoi et les administrations qui interviennent, pour qu’il n’y ait pas de chevauchement ou de superpositions dans les interventions.
Que pourrait nous apporter dans ce domaine précis la coopération avec l’Hexagone?
La France, c’est un exemple qui a déjà traité de questions de décentralisation et de régionalisation. C’est d’ailleurs toujours en discussion. La France et d’autres pays sont des exemples. Il va falloir essayer de voir quelles sont les meilleures pratiques, ce qui est valable pour le Maroc par rapport à notre histoire, notre politique aussi et notre environnement immédiat et par rapport à notre niveau en tant que pays en développement.
La régionalisation avancée est-elle réellement sur les rails et donc en bonne voie?
En termes de réflexion, le projet est là. La commission que SM le Roi Mohammed VI a mise en place y a réfléchi. Il y a un rapport qui est étoffé et assez riche et consistant. Pour l’heure, l’ambitieux projet est en cours de réflexion et tout le monde est embarqué, vers ce bel avenir.
Interview réalisée par Mohammed Nafaa