Acteur-clé de la crise centrafricaine et incontournable puissance régionale, le Tchad a claqué la porte de la Force africaine en Centrafrique (Misca), dénonçant une «campagne malveillante» contre ses soldats, à nouveau mis en cause après avoir tué 24 civils à Bangui.
Le contingent tchadien qui est, avec environ 850 soldats aguerris, l’un des principaux fournisseurs de la Misca (6.000 hommes au total), va donc se retirer, au moment où les forces africaine et française Sangaris (2.000 soldats) réclament au contraire des renforts dans l’Est. Les soldats tchadiens ont été accusés à plusieurs reprises, depuis l’arrivée au pouvoir de la Séléka («Coalition» en sango), de passivité, voire de connivence avec ces combattants dont certains étaient Tchadiens.
Le comportement des soldats tchadiens au quotidien dans Bangui leur a valu l’hostilité d’une partie de la population, sur fond de haines interreligieuses, ainsi que le surnom de «donner la mort». La polémique a rebondi au niveau international avec de nouvelles déclarations, mardi 1er avril, du Haut-commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme et de la diplomatie française. «Il semble que les soldats tchadiens aient tiré sans discrimination dans la foule», a accusé à Genève une porte-parole du Haut-commissariat, Cécile Pouilly.
Pour Paris, au contraire, la responsabilité incombe «pour une large part aux anti-balaka», selon le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Romain Nadal qui a demandé «que toute la lumière soit faite sur ces violences».