Le président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), Ahmed Reda Chami, a appelé, lundi à Rabat, à lever les barrières culturelles, cultuelles et les raisons objectives qui entravent l’autonomisation des femmes.
S’exprimant à l’ouverture d’une rencontre internationale organisée par le Conseil National des Droits de l’Homme (CNDH) sous le thème « La parité en politique : Un impératif pour l’effectivité de l’égalité », M. Chami a jugé nécessaire le renforcement de l’approche de « discrimination positive » et la déclinaison du principe de la parité dans tous les domaines.
Cette autonomisation est tributaire également de l’implication effective de la femme marocaine dans la vie socio-économique et politique, a-t-il relevé, expliquant que « les droits ne se donnent pas, les droits se prennent, et nécessitent un réel engagement et volontarisme de la part des femmes elles-mêmes ».
La déclinaison de ces changements est intimement liée à trois grands changements issus des rapports et avis du CESE, sur les plans institutionnel et juridique, opérationnels et socio-culturel, a-t-il poursuivi.
Au niveau institutionnel et juridique, il convient, selon M. Chami, d’accélérer l’harmonisation de la législation nationale avec les principes et dispositions de la Constitution et des Conventions internationales des droits humains ratifiées par le Maroc et portant sur la prévention et l’élimination de toutes les formes de discriminations à l’égard des femmes et des petites filles.
Il est question, aussi, d’ériger la promotion de l’égalité et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et des filles, en « cause nationale prioritaire » traduite dans une politique publique globale et transversale et de conditionner une partie de la subvention publique accordée aux partis politiques, aux syndicats et aux associations à l’atteinte d’un niveau minimum de représentativité de 30% des femmes dans leurs instances dirigeantes.
En outre, le président du CESE a préconisé des changements opérationnels pour assurer aux femmes les conditions d’accès au travail rémunéré, ajoutant qu’il faut amorcer un plan national d’ouverture de crèches publiques ou en entreprises et mettre en place des mesures actives positives et ciblées pour garantir la parité dans l’accès aux postes de responsabilités dans la fonction publique.
De même, des changements socio-culturels pour enraciner les principes de l’égalité dans la société s’imposent, a-t-il estimé, qualifiant d’urgent de promouvoir le débat public pour faire évoluer les mentalités sur le rôle de la femme dans le développement et sur les questions liées au mariage des enfants.
La réalisation de l’égalité et de la parité effectives des femmes passe inévitablement par la fait de briser le « plafond de verre » que représentent l’ensemble des barrières sociétales et psychologiques pour leur permettre d’accéder à la place qui leur revient de droit, a souligné M. Chami, ajoutant qu’il faut également mettre l’accent sur l’existence et la persistance de la discrimination intra-genre par la femme contre la femme.
M. Chami a fait part de son rêve de voir, plus de femmes qui s’investissent davantage en acceptant de travailler, de postuler à des postes de responsabilités et qui militent au sein des partis politiques, des syndicats et des ONG.
Il s’agit aussi d’avoir plus de femmes cheffes de partis et à des postes de responsabilités ainsi qu’une réelle parité au niveau des institutions représentatives et un champ politique revisité et attractif pour les femmes comme pour les hommes.
LR/MAP