Mohamed Ali Ghannam, DG de la Compagnie Générale Immobilière (CGI), filiale du Groupe CDG, a souligné que 2013 aura été une «année remarquable» durant laquelle la CGI a réalisé un exercice 2013 «notable».
Ces appréciations, bien en place comme en témoignent globalement les résultats, ont été faites lors de la présentation des résultats annuels de la CGI (jeudi 20 mars) à la Bourse de Casablanca. Med Ali Ghannam a ainsi indiqué que le groupe a enregistré un chiffre d’affaires consolidé de plus de 3,7 MMDH, enregistrant une hausse de 24,3% par rapport à l’exercice 2012.
Selon le DG, cette importante amélioration des revenus de la Compagnie est principalement due aux livraisons progressives de ses propres projets. Ceci, a-t-il noté, a généré 2,6 MMDH. Plus concrètement, les marges des livraisons de projets de 2013 sont plus élevées que celles de l’exercice précédent.
La CGI a notamment tiré profit de l’accélération des réalisations de sa filiale Dyar Al Mansour dédiée au logement social et économique, ainsi que de celle d’Al Manar portant le projet Casablanca Marina. La progression du résultat est ainsi le fruit de «la très forte contribution» des filiales en termes de revenus, notamment Dyar al Mansour et Al Manar, dont le chiffre d’affaires s’est élevé respectivement à 604 MDH et 274 MDH, soit une croissance globale de 196% pour les deux entités, précise Ghannam.
Ainsi, côté rentabilité, le Résultat net part du groupe s’est apprécié de 16% par rapport à 2012 pour atteindre 367 MDH.
Sur le plan opérationnel, a encore souligné Med Ali Ghannam, la performance a été plus importante que celle du chiffre d’affaires. En effet, le résultat d’exploitation s’est accru de 27,8% pour s’établir à 565 MDH, d’où une amélioration du taux de marge d’exploitation qui est passé de 14,7 à 15,1% entre 2012 et 2013.
Concernant l’amélioration de ses marges, la CGI se dirige vers la cession progressive des actifs hôteliers ou golfiques, ainsi que des activités «qui ne s’inscrivent pas dans l’ADN de la société, dont le relogement et le recasement», où les marges ne dépassent généralement pas les 5%, a expliqué Ghannam, soulignant le défi que posent la compétitivité et le marché sur ce point.
Dans le but d’accroître continuellement son assiette foncière, la CGI poursuit ses efforts d’investissement dans l’achat de terrains. La compagnie a ainsi concrétisé plusieurs acquisitions foncières en 2013 pour un montant de près de 830 MDH. Pour le groupe, ces nouvelles acquisitions sont qualifiées de «nouveaux relais de croissance», a encore précisé le DG.
Et de bonnes perspectives…
En termes de perspectives, la CGI compte poursuivre sa croissance maîtrisée pour renforcer sa structure financière. Pour ce faire, plusieurs nouvelles grandes opérations vont être lancées, affirme le groupe, citant à cet égard le «cœur de vie» de Casa Green Town et les nouvelles tranches résidentielles sur le site de l’AUDA, ainsi que les nouveaux projets résidentiels à Rabat.
La Compagnie va également maintenir le rythme des investissements pour renforcer son patrimoine foncier avec de nouveaux projets. Elle compte poursuivre la recherche de nouvelles opportunités au Maroc et en Afrique pour renforcer sa croissance.
Le DG a mis en relief la volonté stratégique de la CGI de poursuivre sa croissance tout en maîtrisant les risques et en diversifiant les produits à travers un «positionnement fort» sur tous les segments de l’immobilier (résidentiel, services…), avec un renforcement de la présence sur l’ensemble du territoire national. «Nous avons commencé en retard au niveau du segment économique/social, mais nous enregistrons un rythme de croissance important, grâce notamment à l’emplacement géographique favorable des projets Dyar Al Mansour au niveau des villes», a-t-il ajouté dans ce cadre, notant une augmentation de 24% au niveau de l’investissement foncier en 2013 (828,95 MDH), avec l’acquisition de terrains à Casablanca «qui constitue historiquement la principale région d’activité du groupe».
H. Dades
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3 Questions à… Mohamed Ali Ghannam, PDG de la CGI
«En Afrique, nous ferons ce que nous savons faire»
En marge des l’annonce des résultats annuels, Mohammed Ali Ghannam, DG de la CGI, a fait part au Reporter de ses impressions personnelles sur la conclusion de l’exercice 2013 et les visées de sa compagnie quant au marché africain. Le point.
Comment jugez-vous personnellement les résultats de la CGI pour cet exercice 2013?
Dans une conjoncture relativement difficile, le secteur immobilier est en train de ralentir. Ceci est illustré par la baisse dans la consommation du ciment à 6% et la baisse de la mise en chantier à environ -26%. On peut dire que la CGI se porte relativement bien puisqu’elle a une croissance consolidée à 2 chiffres pour atteindre un chiffre d’affaires de 3,7 MMDH et un résultat de 360 MDH en progression de 18% par rapport à l’année dernière (2012). Ceci est dû à deux choses. D’abord, aux projets que la CGI est en train de livrer; ensuite, c’est grâce aux filiales arrivées à maturité, notamment Diar Al Mansour qui commence à livrer ses logements sociaux (2.400 logements cette année) et Al Manar qui a livré les premiers bureaux. Ceci s’est bien sûr traduit par un chiffre d’affaires et un bon résultat en 2013. Donc, globalement, la CGI consolide sa position de façon sereine et avec des perspectives très positives pour l’avenir.
En parlant d’avenir, vous avez noté l’intention de la CGI de se lancer sur le marché africain. Où en êtes-vous sur ce plan?
On est en train de terminer notre prospection dans trois ou 4 pays amis au niveau de l’Afrique et de définir définitivement notre stratégie pour voir comment nous allons effectivement aller vers ces pays. Mais nous n’allons pas y aller différemment que ce que nous savons faire. Nous sommes un promoteur immobilier et donc nous allons faire de la promotion immobilière, c’est-à-dire développer certains projets pour les vendre, mais également faire ce que nous savons faire en termes de maîtrise d’ouvrage déléguée clé en main pour le compte de certaines institutions africaines. Là, nous avons déjà quelques projets que nous sommes en train d’étudier.
D’autres concurrents sont déjà sur place. Ne craignez-vous donc pas d’être dépassés sur le plan africain?
Il faut d’abord préciser qu’en Afrique, aujourd’hui, les besoins sont très importants, puisque c’est un démarrage d’une prospérité économique. Et si cette prospérité perdure, elle va inévitablement générer des besoins tout aussi importants en logement et aussi d’urbanisme et de développement de pôles urbains intégrés. C’est dire que nous allons partir en Afrique d’une manière différente que celle de nos concurrents. Il est vrai qu’en matière de social, nous ne sommes pas les meilleurs, mais nous allons faire ce que nous avons toujours fait au niveau du Maroc, c’est-à-dire accompagner les villes dans leur structuration urbaine, créer des pôles urbains intégrés et, pour le moyen standing, les logements économiques et le logement social, mais surtout apporter notre touche de pôle urbain tel que nous l’avons fait dans nos villes comme Rabat, Casablanca et autres…
Propos recueillis par H.D