Cherté du poisson : La solution que proposent les professionnels

Cherté du poisson : La solution que proposent les professionnels

Un premier débat a été lancé, il y a une semaine, sur le projet d’amendement de la loi 14-08 organisant le circuit de commercialisation des produits de mer au Maroc. Le nouveau texte devrait être une solution au monopole qu’il y a actuellement dans le marché, a-t-on appris à la Confédération nationale de la pêche côtière (CNPC).

L’amendement de la loi 14-08 pourrait-il remédier à la situation de monopole que connaît actuellement le marché des produits de pêche et qui dure toute l’année? Le département de Aziz Akhannouch entame, en tout cas, une réflexion sur un projet portant sur l’amendement de cette loi, selon des sources professionnelles. Celles-ci indiquent que le service juridique au ministère serait déjà à l’œuvre, pour l’élaboration de la première mouture de ce nouveau texte organisant le circuit de commercialisation des produits de la mer au Maroc.

Une fois finalisé et validé par le ministre, le projet sera soumis au Secrétariat général du gouvernement, avant d’être présenté au Parlement pour son adoption. Le sujet a été évoqué lors d’une rencontre tenue, jeudi 24 mai, au ministère de la Pêche, en présence de la secrétaire générale, Zakia Driouch. «Un premier débat est lancé sur la question. Le nouveau texte va être une solution au monopole qu’il y a actuellement dans le marché des produits de pêche. Si le projet est adopté au parlement, au moins 50% de ce monopole ne va plus exister», estime Larbi Mhidi, président de la Confédération nationale de la pêche côtière (CNPC). Ce dernier, qui a pris part à cette réunion, souligne: «Il y a un réel problème avec la loi 14-08. Son amendement est aujourd’hui nécessaire».

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Dans ce contexte, il affirme que les professionnels de la pêche ont soumis leurs propositions quant à ce projet, il y a déjà un certain temps. «En fait, la campagne de boycott, menée depuis maintenant deux semaines contre la flambée des prix, n’a fait qu’accélérer les choses. Le problème existait depuis toujours. Il faut dire que cette hausse des prix, notamment en période de Ramadan, nous préoccupait beaucoup en tant que propriétaires de bateaux», dit cet armateur.

Dans un communiqué, la Fédération des pêches maritimes a affirmé: «Les propriétaires des bateaux de pêche ne sont pas responsables de cette hausse et les prix sur les marchés de gros du poisson dans les ports de pêche n’ont connu aucune augmentation significative au cours des derniers mois». La même source a précisé que «les propriétaires des bateaux de pêche sont contraints, par la loi, de vendre leurs produits dans les ports par l’entremise de l’Office national des pêches». En réaction à la campagne de boycott, la Fédération a assuré que le prix des sardines, produit de forte consommation pendant le mois sacré, varie entre un montant minimal de 3 dirhams et un montant maximal de 8 dirhams et ce, avant et durant la Ramadan. 

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Sur le marché, ce produit, de forte consommation pendant le mois sacré, coûte pourtant très cher: entre 20 et 30 DH/kg. Face à cette situation, une campagne de boycott est menée, dès le premier jour du mois sacré, pour déplorer cette hausse inexpliquée. Cette campagne (ayant débuté le 18 mai, 2ème jour de Ramadan), aura finalement atteint ses objectifs puisque, en un temps record, les prix ont été ramenés à la normale, selon un poissonnier de quartier. Dans certaines zones de la ville de Casablanca, la sardine est vendue à 8 DH le kilo. La crevette est proposée à 70 DH/kg (le 25 mai). La sole et le merlan sont vendus entre 60 et 70 DH. «C’est presque 30% moins cher que le premier jour du Ramadan. Avec les niveaux actuels des prix, on se rend compte des marges démesurées que réalisent les intermédiaires», estime le même poissonnier.

Ainsi les premiers effets de cette campagne lancée avec les deux hashtag, «#Laissez-le nager » et «#Laissez-le pourrir » (arabe), se sont fait remarquer sur les étals des marchés.

Naîma Cherii

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