Veillée anniversaire de la répression de la place de Tiananmen
Une figure du mouvement pro-démocratie, Chow Hang-tun, a été interpellée vendredi matin à l’orée de l’anniversaire de la répression de la place de Tiananmen le 4 juin 1989.
Cette avocate de 37 ans est l’une des vice-présidentes de l’Alliance Hong Kong, qui organise une grande veillée avec des bougies dans le parc Victoria chaque 4 juin, en souvenir des victimes de la répression de la place Tiananmen cette veillée a été interdite pour la deuxième année de suite par la police à Hong Kong, les autorités invoquant les restrictions liées à la pandémie de coronavirus, même si la ville n’a enregistré aucun cas de contamination locale en plus d’un mois.
Après cette interdiction, l’Alliance Hong Kong avait annoncé qu’elle n’organiserait pas la veillée. Mme Chow avait en revanche indiqué à la presse qu’elle prévoyait de se rendre au parc Victoria vendredi soir (4 juin) à titre personnel. La commémoration de 2020 avait été également interdite par les autorités en raison de la pandémie. Des dizaines de milliers de personnes avaient néanmoins bravé cette interdiction et des poursuites judiciaires avaient été engagées contre 24 personnalités du mouvement pro-démocratie.
En mai 1989, la place Tiananmen de Pékin est l’épicentre de manifestations inédites en Chine. Étudiants et ouvriers demandent la fin de la corruption et davantage de démocratie. Mais, dans la nuit du 3 au 4 juin, usant d’une répression sanglante, le régime met fin à ces sept semaines de défilés et de grèves. «Tout le monde pensait que jamais l’armée n’ouvrirait le feu. C’était inimaginable. On était en période de paix», raconte à l’AFP You Weijie, 66 ans, qui a perdu son mari en juin 1989. Le bilan de cette nuit de carnage est toujours inconnu. L’ex-ambassadeur du Royaume-Uni a parlé de 10.000 morts, la Croix-Rouge chinoise de 2.700. La fourchette généralement admise, fondée sur divers relevés des hôpitaux, est comprise entre 400 et plus d’un millier de morts.
P. Zehr