Au sortir de l’épidémie les USA seront elles encore la première puissance du monde ou le coronavirus aura-t-il propulsé la Chine au sommet ? C’est sans doute l’enjeu international de cette tragédie mondiale…
En ce début du mois d’avril, on a l’impression que la Chine s’en sort alors que les Usa s’enfoncent. Il faut relativiser car bien sur il ne faut pas oublier que l’épidémie est née en Chine, c’est de la qu’est parti, il y a plusieurs mois, le virus qui nous a contaminé. Un virus «chinois» avait ironisé Trump. Il est certain que le président américain fidèle à son style a commis une erreur d’appréciation qui pourrait même remettre en cause son élection. D’ un autre coté le régime Chinois parait conforté, mais attention, car si Trump tweet n’importe quoi et son contraire Xi –Jinping ment. Ça gronde aux Usa, mais ça gronde aussi en Chine. L’Amérique est un état fédéral et chaque état décide de ses règles, cela dilue la responsabilité du président fédéral. La Chine est un état avec un parti unique, un état autoritaire pour ne pas dire totalitaire. Le parti confine avec l’armée. Ce ne serait pas possible dans les démocraties sans changer provisoirement de régime et d’instaurer une loi martiale. L’avantage, c’est que le parti a pu distribuer de la nourriture à la porte des appartements des dizaines de millions de confinés. Le flicage totalitaire de la population marche aussi en Corée ou à Taiwan avec le port général depuis toujours de masques. Les modelés asiatiques paraissent supérieurs dans l’efficacité contre le virus aux modelés occidentaux et de fait ils le sont. Face au virus les libertés démocratiques sont objectivement des faiblesses. Mais qui veut y renoncer ? L’armée quadrille les rues en chine, aux Usa les citoyens font la queue dans les magasins d’armes pour défendre leurs propriétés si besoin était.
Mais la Chine en est elle vraiment sortie ? Pékin redoute un retour de flamme. Quelque 600 000 habitants d’un comté du centre de la Chine ont été placés en confinement après la découverte d’un cas de Covid-19. La Chine, berceau du nouveau coronavirus à la fin de l’an dernier, semble avoir largement jugulé l’épidémie. Mais les autorités s’inquiètent de voir la maladie revenir sur leur sol, en particulier depuis l’étranger.
Le nombre de morts a t- il été largement sous-évalué en Chine ? C’est la conclusion à laquelle sont parvenus les Etats-Unis, à travers un rapport du renseignement américain relayé par plusieurs parlementaires, portant sur le bilan chinois du Covid-19.Interrogé sur ce sujet lors de son point de presse quotidien, le président américain Donald Trump est lui resté assez évasif. « Leurs chiffres semblent un peu sous-estimés, et je suis gentil quand je dis ça », a-t-il déclaré. « Sur la question de savoir si leurs chiffres sont corrects, je ne suis pas un comptable chinois », a-t-il ajouté un peu plus tard. Le virus est apparu en Chine début décembre. Alors, isolés, des médecins de Wuhan ont lancé l’alerte, avant d’être réprimandés par les autorités. Ces dernières ont attendu le 20 janvier pour placer la ville en quarantaine, mais entre-temps des millions de personnes avaient fui, diffusant dans leur exode le virus. Selon les derniers chiffres officiels, la maladie a contaminé près de 82.000 personnes en Chine et tué 3.300 personnes. Un bilan sous-estimé selon diverses autorités. En Chine même ces derniers jours, les critiques se multiplient sur les réseaux sociaux contre les autorités de Pékin. Alors que le régime de Xi Jinping ne cesse de mettre en avant la façon dont elle a réussi à enrayer la pandémie de coronavirus sur son territoire, les familles de victimes accusent de leur côté le pouvoir d’avoir minimisé la maladie et mis du temps à réagir.
Les États-Unis subissent actuellement et pour plusieurs semaines de plein fouet la pandémie du nouveau coronavirus. Selon les derniers chiffres disponibles le 2 avril, 216 722 personnes sont désormais contaminées, et 5 116 ont perdu la vie dont 884 en 24h. Mais l’avenir est encore plus inquiétant. Selon des projections établies par la Maison Blanche et confirmées par le docteur Deborah Birx, le Covid-19 risque de causer entre 100 00 et 240 000 dans le pays si les mesures de distanciation sociales sont respectées. Un chiffre qui pourrait être multiplié par 10 si rien n’est fait pour endiguer l’épidémie. Plusieurs raisons peuvent expliquer que le pays ait à payer un si lourd tribu, à commencer par sa structure. Les États-Unis comptent 327 millions d’habitants, et “la population se concentre dans les grandes villes, qui sont des foyers de diffusion”, décrit Elisa Chelle, professeure de sciences politiques à l’université Paris Nanterre et auteure Comprendre la politique de santé aux États-Unis, “avoir beaucoup de grandes villes est un vecteur d’accélération de la propagation”. Autre problème, “les décisions politiques ont un peu tardé”, poursuit la spécialiste, “cette temporalité a conduit à une situation explosive, comme en Italie et, dans une moindre mesure, en France”. Donald Trump, comme de nombreux autres chefs d’État, a mis du temps à réagir. Mais il reste une étape que le président républicain n’a pas franchie, et qui est pourtant “attendue par la population” : utiliser les pouvoirs fédéraux pour instaurer un confinement nationale. Or, pour l’instant, Donald Trump refuse de le faire. La charge revient donc aux gouverneurs, dont ce n’est pas la mission initiale. De quoi créer des tensions, notamment avec les leaders des États les plus peuplés – et les plus touchés par la maladie – que sont New York, Washington, le Michigan et la Californie.
Chine- Usa deux visions du monde même pendant l’épidémie… Celui qui s’en sortira le mieux prendra une option sur le leadership de l’après pandémie.
Patrice Zehr