Christian Rousseau peut être considéré comme l’un de ces aventuriers des temps modernes. Dès son plus jeune âge, il a toujours été tenté par cette expérience de vivre et d’évoluer hors de France. «J’aspirais à un environnement professionnel qui me permettrait d’avoir un parcours international. Je ne voulais pas d’environnement professionnel très sédentaire qui m’obligerait à rester dans un endroit ou une région. Je ne voulais pas de cycle de vie routinier. J’aspirais à un cadre de travail qui me permettrait d’aller dans différents pays et d’évoluer à l’international», précise-t-il.
Il est peut-être inspiré par un autre Rousseau (Jean-Jacques) qu’on a dû lui enseigner à l’école et qui disait justement que, «pour être quelque chose, pour être soi-même et toujours un, il faut agir comme on parle, il faut être toujours décidé sur le parti que l’on doit prendre, le prendre hautement et le suivre toujours». Christian Rousseau n’a eu d’yeux que pour une vie où l’aventure se vit au quotidien. Après un parcours scolaire sans trop d’histoires, il a intégré une école supérieure de commerce à Paris. A sa sortie, il s’est lancé dans la recherche d’un emploi. Un petit périple qui n’allait pas connaître un réel succès. «Sortir d’une école supérieure de commerce me permet de travailler dans la finance, dans une société de service. Donc, c’était ouvert. Au début, je m’orientais beaucoup plus vers des métiers financiers, dans des banques, sociétés de bourse, parce que j’avais fait quelques stages dans ces secteurs. J’ai fait quelque CDD, mais qui ne sont pas confirmés par un job définitif», raconte-t-il.
L’inspiration vient souvent d’ailleurs et puis, comme l’a si bien dit Mère Teresa, «la vie est un défi à relever, un bonheur à mériter, une aventure à tenter », Christian Rousseau, bien convaincu de ses principes, décidera d’approfondir la recherche et de trouver un emploi qui lui permettrait de vivre la vie dont il rêvait. «J’ai donc décidé de trouver un job dans un groupe qui me permettrait d’évoluer à l’international. J’ai été recruté par le groupe Accor en 1990. Depuis, j’y suis et je reste fidèle à Accor qui m’a donné cette chance d’évoluer, de développer mes compétences, d’apprendre plusieurs métiers et aussi de répondre à mes aspirations de vivre des expériences à l’étranger. J’ai donc commencé à la direction financière du groupe. Et puis, j’ai décidé d’avoir des tâches un peu plus opérationnelles pour être plus près des métiers de l’hôtellerie… C’est là que j’ai décidé de basculer vers une tâche plus opérationnelle».
Toute sa vie a ainsi basculé vers une expérience qu’il juge très concluante et satisfaisante et qui dure déjà depuis 22 ans, aussi longtemps, à la poursuite de la réalisation d’objectifs, de la confirmation de soi, de la réussite, mais aussi d’échecs qu’il faut parfois savoir assumer. Christian Rousseau, pure produit d’Accor pour n’avoir connu que ce groupe, se dit aujourd’hui prêt à refaire la même expérience, si c’était à refaire, et convaincu d’avoir atteint beaucoup d’objectifs. Il continue de courir pour en atteindre d’autres et pallier certaines entraves. Son amour de la course et son esprit de challenger amateur d’alpinisme et d’escalade le guident à voir toujours très haut; d’où il précise qu’«il y a des objectifs personnels, il y a des objectifs professionnels mais, quand je fais le bilan de mon expérience professionnelle et de mes aspirations personnelles, il y a beaucoup de choses qui se sont concrétisées. Là, je suis heureux de ce que j’ai vécu et j’espère encore vivre plein d’expériences dans le futur… Il y a aussi les hasards de la vie qui font que, quand une opportunité se présente, il faut la saisir… Bien sûr, il y a une réflexion préalable, une reconsidération des aspirations personnelles et familiales, le challenge professionnel, puis on se décide. Donc quand la proposition de venir au Maroc m’a été faite, j’ai trouvé que c’était un réel challenge professionnel, d’autant plus que le cadre de vie au Maroc est agréable. Ainsi, j’étais partant».
Au Maroc, il est DG d’Accor Gestion Maroc depuis 2010. Il commente cette nouvelle expérience en soulignant: «Je suis arrivé à un moment où il y avait d’énormes changements dans l’organisation d’Accor Maroc. Je suis donc arrivé avec une mission qui était d’apporter une expertise sur le métier de gestionnaire, donc le management des hôtels. Et, dans cette mission, il y a avait l’ambition de poursuivre le développement des marques Accor, des hôtels. Dans nos objectifs, aujourd’hui, nous avons 30 hôtels. On voudrait en avoir 55 à l’horizon 2015-2016. C’est presque demain et donc il y a un vrai chantier en termes de développement hôtelier…».
La course se poursuit et l’expérience s’enrichit à travers les étapes, de la France à la Grande-Bretagne, des USA au Maroc. «Chaque fois, c’était des expériences professionnelles nouvelles avec des personnes nouvelles, des cultures nouvelles. Même s’il y a des valeurs qui sont partagées, partout dans le groupe Accor, c’est différent. Car vous ne vivez pas la culture de l’entreprise tout à fait de la même façon. C’est très riche et ce n’est pas uniforme», conclut-il.