A Casablanca, même les morts n’ont pas été épargnés par la mauvaise gestion locale dont souffre la métropole.
Les pluies qui se sont abattues sur la ville ces derniers jours ont causé des dégâts importants qui ont impacté les vivants comme les morts. Samedi 9 janvier 2021, les images de tombes ensevelies sous la boue, aux cimetières Al Ghofrane, Errahma et Chouhada ont profondément choqué la toile.
Quand des bénévoles suppléent les pouvoirs publics
De nombreux appels de détresse ont été lancés sur les réseaux sociaux pour sauver la dignité des morts profanée à cause de la mauvaise gestion des affaires locales qui gangrène la capitale économique du Royaume.
Refusant de rester les bras croisés, des volontaires se sont rendus le 10 janvier 2021 aux trois cimetières précités pour sauver ce qui pouvait encore l’être et ainsi permettre à ceux et celles qui nous ont quittés de reposer en paix et dans le respect de leur sépulture. «Ce qui s’est passé dans ces trois cimetières de Casablanca est scandaleux. C’est une preuve supplémentaire, de la culpabilité des responsables et élus locaux qui brillent par leur incompétence. En leur absence, à nous les citoyens de prendre l’initiative». C’est en ces termes que se sont exprimés les meneurs de cette initiative, qui a été largement saluée et applaudie par les internautes.
A qui incombe la gestion des cimetières à Casablanca?
A Casablanca, chaque cimetière est dirigé par un Conseil de gestion qui à son tour, est rattaché au Conseil de la ville. La gestion d’un cimetière ne se limite pas à accueillir des morts et à les inhumer. Les responsables de la gestion de ces espaces publics sont tenus de veiller à ce que soient respectés d’autres critères, à savoir l’aménagement des chaussées, l’éclairage public, la sécurité, les parkings, la plantation d’arbres et ce, en recourant aux services prestataires externes, dans le cadre de la gestion déléguée.
Et comme un malheur n’arrive jamais seul, les habitants de Casablanca auront des soucis beaucoup plus importants que de trouver une place où se garer, ou un logement décent. Selon les pronostics, les Casablancais risquent de ne plus avoir d’espace où enterrer leurs morts.
Mohcine Lourhzal