Pour Francis Fukuyama (philosophe, économiste et chercheur en sciences politiques américain), on assiste dans le monde à une révolution de la classe moyenne.
Des révolutions arabes aux révoltes en Turquie, des manifestations au Brésil aux contestations en Chine, tout cela est le fait d’une classe moyenne qui grossit dans les pays où elle se faisait peu entendre auparavant, selon le politologue.
En Turquie et au Brésil, comme en Tunisie et en Egypte, la contestation politique a été menée non pas par les pauvres, mais par des jeunes avec un niveau d’éducation et un revenu supérieurs à la moyenne.
Ils sont adeptes des nouvelles technologies et utilisent des réseaux sociaux comme Facebook et Twitter pour diffuser des informations et organiser des manifestations.
Même quand ils vivent dans des pays qui tiennent des élections démocratiques régulières, ils se sentent exclus de l’élite politique au pouvoir. «Le statut de classe moyenne est mieux défini par l’éducation, l’emploi et la possession de biens qui ont bien plus de conséquences dans la prédiction de comportements politiques».
Ainsi, une étude américaine montrerait que des niveaux supérieurs d’éducation seraient corrélés avec une perception plus élevée de la valeur de la démocratie, de la liberté individuelle et de la tolérance.
Mais, fera-t-on remarquer, il y a des diplômés imbéciles et des incultes intelligents.
Le péril des classes moyennes, c’est de toute évidence un sentiment de supériorité injustifié.