Contraventions salées et peines lourdes d’emprisonnement. C’est ce que projetterait le département du Transport pour diminuer les accidents sur nos routes.
Le ministre Najib Boulif (PJD) aurait l’intention de mettre en chantier un Code de la route amendé qui prévoit des contraventions piquantes et même des peines d’emprisonnement de quatre ans.
Les Marocains, les automobilistes en premier, l’ont bien ressenti en 2014: les contraventions ont plu, mais elles étaient terriblement salées (défaut d’éclairage, non port de ceinture de sécurité, excès de vitesse…). En effet, Toutes ces raisons étaient bonnes pour sanctionner. Mais cette fois, le message est bien passé. Et pour mieux faire appliquer la loi, il faut viser surtout le portefeuille des contrevenants.
Ne pas trop appuyer sur le champignon
La campagne décidée pour amener les automobilistes à respecter à la lettre la fameuse Moudouwana aurait rapporté à l’Etat un pactole de trois milliards et contraint le chauffeur à ne pas trop appuyer sur le champignon; sans pour autant que le but, celui de diminuer le nombre des accidents de la route, ne soit atteint.
Aussi le ministre (PJD) Mohamed Najib Boulif, ministre délégué auprès du ministre de l’Equipement, du Transport et de la Logistique chargé du transport, aurait-il prévu de nouvelles dispositions et des amendements au Code de la route qui pourraient atténuer l’hécatombe sur les routes marocaines. Parmi les fautes graves qui vont être durement pénalisées, la conduite en sens inverse et le dépassement dans des conditions illégales, lesquels causent des préjudices graves aux victimes en cas d’accident. Les sanctions prévoient des peines d’emprisonnement de quatre années. D’aucuns diraient que c’est excessif, alors que d’autres estiment que la vie et la santé des citoyens sont précieuses.
Une bonne nouvelle pour les automobilistes assidus: policiers et gendarmes ne pourront plus, selon les amendements du Code de la route, garder le permis de conduire, sauf peut-être dans des cas d’accidents mortels ou de blessures graves. Certaines contraventions atteindraient, selon des sources proches du ministère du Transport, quelque 12.000 dirhams. Réagissant au sujet de cette somme, un député a dit: «12.000 DH, alors que certaines voitures valent moins que ça!».
On s’en souvient, le Code de la route qui avait été proposé par l’ancien ministre du Transport, Karim Ghellab, avait soulevé un vrai tollé aussi bien chez les parlementaires que chez les citoyens qui n’avaient pas encore digéré le sens des lourdes contraventions et des peines de privation de liberté. Il a fallu des mois de débat et des concertations entre les parlementaires et Karim Ghellab pour arriver à rendre plus digest le texte du jeune ministre istiqlalien.
Le texte amendé du Code de la route sera débattu au parlement lors de la prochaine session printanière. Mais il devra d’abord passer devant le gouvernement pour avoir son aval. Passera-t-il le cap du législatif? «C’est possible, répond un député socialiste. Vous savez qui détient la majorité au parlement (rires). Espérons que quelques députés de la majorité oublient de se réveiller le jour du vote». Et le député de se ressaisir: «Excusez-moi (rires encore), j’ai oublié que Abdelilah Benkirane a dit à l’Hémicycle: si l’opposition reste ce qu’elle est, nous gagnerons les prochaines élections et celles qui suivent même en dormant».
Mohamed Nafaa
Pour libérer l’activité, il faut donc faire confiance et laisser ceux qui sont sur le terrain, au plus près de la réalité, faire les choix qui les concernent. 😀