La 12è Conférence ministérielle (CM12) de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) s’est ouverte, dimanche à Genève, avec la participation des délégations des 164 pays membres, dont le Maroc, représenté par le ministre de l’Industrie et du Commerce, Ryad Mezzour.
Dans une allocution lors de la séance d’ouverture, la directrice générale de l’OMC, Ngozi Okonjo-Iweala, a attiré l’attention sur le contexte particulier dans lequel se tient cette conférence, marqué par « l’incertitude et les crises sur de multiples fronts », relevant que « c’est le moment de démontrer que le multilatéralisme fonctionne ».
Elle a défendu, à cette occasion, « le système commercial multilatéral en tant que bien public mondial que nous avons collectivement et soigneusement construit en 75 ans ». « Bien qu’il ne soit certainement pas parfait, selon les normes historiques, il a apporté plus de prospérité à plus de gens que tous les ordres économiques internationaux qui l’ont précédé », a-t-elle dit.
« Aujourd’hui, avec ce système multilatéral apparemment fragile, c’est le moment d’y investir, pas de s’en retirer. C’est le moment de mobiliser la volonté politique dont nous avons tant besoin pour montrer que l’OMC peut faire partie de la solution aux multiples crises des biens communs mondiaux auxquels nous sommes confrontés », a plaidé Ngozi Okonjo-Iweala. La directrice générale de l’OMC a estimé que les membres de l’Organisation doivent répondre aux crises mondiales avec un sentiment d’urgence, appelant à renforcer l’OMC pour lui permettre « d’avoir une réponse globale à cette pandémie et aux futures ». « L’OMC doit également répondre à une crise alimentaire imminente », a-t-elle fait remarquer.
Elle s’est attardée, par ailleurs, sur les négociations en cours au sein de l’OMC, et les enjeux liés à la réforme de l’Organisation, soulignant qu’ « il est clair que les fonctions fondamentales de surveillance, de négociation et de règlement des différends à l’OMC n’ont pas évolué d’une manière qui tienne compte adéquatement des développements économiques et technologiques rapides de notre époque ».
« Un élément crucial de la réforme consiste à faire en sorte que l’OMC produise des résultats pour les pays en développement et les pays les moins avancés membres. C’est pourquoi il est si important de réaffirmer l’importance d’un traitement spécial et différencié au sein de l’OMC », a-t-elle ajouté.
Lors de cette conférence, qui se poursuivra jusqu’au 15 juin courant « les ministres du monde entier auront la possibilité d’examiner le fonctionnement du système commercial multilatéral, de faire des déclarations générales et de prendre des mesures pour les travaux futurs de l’OMC », précise l’organisation dans un communiqué.
LR/MAP