Tout être normalement constitué voit en le confinement une occasion idoine pour se rapprocher davantage des siens (épouse, enfants…). Contrairement à cela, certains « hommes », profitent de la situation pour violenter leurs conjointes, sachant qu’en cette période d’état d’urgence sanitaire et de couvre-feu nocturne, quitter le domicile conjugale est devenu compliqué, sinon impossible.
Dans ce contexte, la Fédération des Ligues des Droits des Femmes (FLDF) intervient dans l’accompagnement et écoute des femmes violentées en cette période de confinement. Au Maroc, nombreuses sont les associations qui tirent la sonnette d’alarme, estimation que la violence conjugale à égard des femmes a considérablement augmenté depuis que le Royaume a annoncé l’entrée en vigueur de l’état d’urgence sanitaire et les restrictions des déplacements sauf en cas d’urgence.
Des chiffres et une réalité amère
Dans ce cadre, la FLDF, a annoncé avoir reçu, du 16 mars au 24 avril 2020, 240 appels téléphoniques de la part de 230 femmes issues des différentes régions du Maroc, dans le cadre de signalements des actes de violence pendant le confinement.
Dans ce cadre, la FLDF a indiqué qu’en matière de suivi de la violence à l’égard des femmes, un total de 541 actes a été enregistré depuis le début du confinement Maroc. La violence psychologique a représenté le taux le plus élevé, avec 48,2%, suivie par la violence économique avec 33% et la violence physique, dont le taux a dépassé 12%, en plus de certains cas de violences sexuelles.
Selon des données recueillies, la violence conjugale représente 91,7% des formes de violence durant le confinement sanitaire, suivie par la violence familiale (4,4%). Pour cette raison, la Fédération des Ligues des Droits des Femmes, appelle les départements compétents à prendre des mesures urgentes afin d’éviter toute aggravation des violences faites aux femmes.
Dans ce même contexte, la Fédération dit avoir fourni un total de 492 services répartis entre écoute, conseil et soutien psychologique, en plus de l’orientation, de l’intervention, de la coordination et de la coopération avec divers acteurs institutionnels.
Rompre le silence
La Fédération dit apporter une assistance matérielle au profit de 908 femmes sur le territoire national, des cheffes de familles et des travailleuses informelles, touchées doublement par la précarité, la pauvreté, la violence et la discrimination pendant cette période d’état l’urgence sanitaire. Par ailleurs, la même association annonce avoir accompagné 415 femmes dans les procédures de dépôt des demandes pour bénéficier des subventions accordées par les autorités publiques aux catégories travaillant dans le secteur informel.
Le confinement peut exacerber les violences conjugales au sein de certains foyers mal-fondés. Enfermées avec des maris violents, les victimes de violences conjugales vivent actuellement une période particulièrement difficile. Elles espèrent toutefois, des mesures fermes de la part des pouvoirs publics, pour que justice leur soit enfin rendue.
LR