Les Marocains sont incités plus que jamais à consommer local. La relance de l’économie, après la pandémie liée au Covid19, dépend étroitement des entreprises nationales et de leurs capacités de s’adapter, d’innover, de transformer l’adversité en opportunités, en sus de proposer aux consommateurs des produits à des prix compétitifs et à la hauteur de leurs attentes.
La crise actuelle engendrée par la pandémie du nouveau coronavirus, annonce non seulement des ruptures avec les dogmes économiques et les politiques industrielles à l’échelle mondiale, mais nous incite également à revoir notre manière de produire et de consommer au niveau local.
Notre tissu productif national, fortement malmené par cette crise, est appelé à accélérer sa mue devant la résurgence de la question de la préférence nationale, du “Made in Morocco” et de la substitution aux importations par la production locale.
Le progrès socio-économique ne pourrait se réaliser que par la promotion, l’encouragement et le soutien du “Made in Morocco”, a affirmé, dans une déclaration à la MAP, le professeur en économie monétaire et financière, marchés internationaux et mondialisation à la faculté des sciences juridiques, économiques et sociales à la faculté de Ain Chock de Casablanca, Riad Mekouar.
Pour ce fervent défenseur du “consommer marocain”, le développement du “Made in Morocco” pourrait et devrait avoir comme pilier les TPME qui constituent près de 95% des entreprises nationales. “C’est le soutien de ces entreprises travers des politiques sectorielles appropriées à tous les niveaux, qui leur permettrait de contribuer efficacement à la relance de l’économie nationale et la sortie de la crise”, selon lui.
Il a rappelé, à cet effet, que l’offre marocaine est peu et de moins en moins présente sur le marché, notamment avec la disparition de milliers d’entreprises en particulier des TPME chaque année et la mise au chômage de milliers de femmes et d’hommes qui y travaillaient.
Consommer du “Made in Morocco” est un acte citoyen, a-t-il plaidé, expliquant cette donne notamment par la difficulté croissante des entreprises marocaines à faire face à la concurrence de produits étrangers, proposés à des prix inférieurs, et dans certains cas avec une meilleure qualité.
L’offre du tissu productif marocain se doit d’être revisitée pour répondre plus et mieux à la demande nationale en biens de consommation en particulier dans les domaines du textile et de l’habillement, du cuir, de la bonneterie, et de l’agro-alimentaire, a-t-il relevé.
Et d’ajouter que l’industrie se doit d’être plus attractive pour les investissements nationaux et internationaux, plus génératrice de profits que les autres activités, plus soutenue et plus protégée.
Ce sont donc ces éléments qui permettraient entre autres, à l’industrie de mieux produire et donc d’améliorer la qualité, d’après Mekouar, pour qui la qualité ne se décrète pas, puisqu’elle dépend de moyens qui permettent l’acquisition d’outils de production performants, l’embauche de ressources humaines compétentes, dynamiques, ambitieuses auxquelles on propose un projet d’avenir.
La qualité est une culture à promouvoir. Nous pouvons produire de la qualité si nous disposons d’un environnement de qualité, a-t-il dit, notant qu’il y a indéniablement un potentiel extraordinaire et un génie marocain, qu’il convient de faire éclore et de transformer en créateurs de richesses.
LR/MAP