Coopération Japon-Afrique | L’absence du Maroc pèse sur les travaux de la TICAD 8

La décision du Maroc de ne pas prendre part à la huitième Conférence Internationale de Tokyo sur le Développement de l’Afrique (TICAD) n’est pas passée inaperçue, bien au contraire.

Dès l’ouverture de ce Sommet qui s’est tenu les 27 et 28 août 2022 à Tunis, plusieurs pays participants ont déploré l’absence du Royaume, rappelant son rôle central et décisif en faveur du développement du continent africain.

Plusieurs pays africains se solidarisent avec le Royaume

«Nous regrettons l’absence du Royaume de Maroc, un pays d’une importance particulière, de la TICAD», a souligné le ministre équato-guinéen des Affaires étrangères, Simeón Oypno Esono Angue, lors d’une séance plénière sur paix et sécurité dans le cadre de cette Conférence internationale, dimanche 28 août 2022. La réaction de la Guinée Equatoriale est l’une des plus récentes d’une série d’expressions d’inquiétudes de la part des représentants des pays participants à la TICAD 8, dont le Maroc a décidé de ne pas faire partie, à la suite de la réception du chef du Polisario, Brahim Ghali, par le président tunisien Kaïs Saïed.

Lors des travaux de la 8ème édition de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD 8), le Burundi a également déploré un «manque de consensus lors des négociations qui ont précédé ces assises». Le président burundais, Evariste Ndayishimiye, a ainsi exprimé ses «vœux les plus ardents» d’«éviter de telles divisions lors des prochaines sessions». Il a insisté que l’objectif de la Conférence Internationale de Tokyo sur le Développement de l’Afrique consiste à «agir à l’unisson de visions et dans le cadre d’approches dans l’intérêt de la solidarité internationale». De même, la République Centrafricaine à travers son Président, Faustin Archange Touadera, a regretté l’absence du Maroc des travaux de la TICAD 8, soutenant la déclaration du Président sénégalais Macky Sall, par ailleurs Président en exercice de l’Union Africaine, quant au «non-respect des règles établies pour la participation à ce Sommet». Samedi 27 août 2022, Macky Sall a été le premier à exprimer ses regrets que la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique soit marquée par l’absence du Maroc, un «éminent membre de l’Union Africaine». Il a également fait part de son espoir de voir ce problème «trouver une solution durable dans l’avenir», pour «la bonne marche» de l’organisation et du partenariat «dans un cadre serein et apaisé».

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Du côté du Liberia, la dénonciation est allée plus loin, dans la mesure où le ministre libérien des Affaires étrangères, Dee-Maxwell Saah Kemayah, a appelé à la suspension de la TICAD jusqu’à  résolution des problèmes relatifs aux procédures. «Le Liberia fait part de son regret quant à l’absence du Maroc de cette Conférence internationale. On est surpris de la présence imposée d’une délégation (Polisario) en violation des procédures de la TICAD», a ajouté le diplomate libérien. Les Îles Comores ont, pour le part, regretté l’absence du Maroc, «un pilier de l’Afrique». «Je voudrais exprimer notre regret pour l’absence du Maroc, un pilier de l’Afrique pour des raisons de conformité des règles établies jusqu’ici pour l’organisation de ce Sommet de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD 8)», a dit le Président comorien, Azali Assoumani, formulant le souhait que «cela n’affectera pas les attentes de nos peuples dans ce partenariat stratégique entre l’Afrique et le Japon». Pour sa part et en guise de protestation contre la présence du Polisario, le président de la Guinée Bissau et Président en exercice de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), Umaro Sissoco Embalo, s’est carrément retiré des travaux de la TICAD 8.

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En recevant officiellement, Brahim Ghali, en dépit de l’opposition claire du Japon en qualité de co-organisateur de la TICAD et au mépris de la procédure préparatoire de cet événement, le président tunisien a détourné cet événement de sa vocation initiale, celle de permettre à l’Afrique de parler d’une seule et même voix pour attirer l’attention sur l’Afrique et mobiliser les moyens nécessaires pour le développement du continent dans le cadre de partenariats stratégiques gagnant-gagnant. 

ML

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