S’il y a encore quelques inconscients qui n’ont pas saisi la gravité de la situation, malgré les dizaines, voire centaines, de vies que le Coronavirus/Covid-19 fauche chaque jour, de par le monde…
Malgré l’impact réel et immédiat de cette pandémie sur absolument tout: notre quotidien personnel, notre économie nationale, nos relations avec le monde…
Malgré la menace, qui pèse sur nous tous, de voir ce maudit virus s’introduire dans notre corps, à notre insu, puis, avant de tenter de nous anéantir, se servir de nous pour migrer chez tous ceux que nous aurons croisés pendant les 14 jours d’incubation où nous ignorions sa présence en nous…
Et, surtout, malgré l’incertitude entourant la date d’une éventuelle sortie de cet horrible cauchemar…
S’il y a donc encore quelques inconscients qui n’ont pas réalisé tout cela ; et qui ne mesurent pas -à leur juste valeur- tous les efforts qui sont déployés pour nous préserver de ce qu’il est possible d’éviter ; et soigner ou compenser ce qui peut l’être… Que leur faut-il alors ?
Au Maroc, au jour d’aujourd’hui (mercredi 18 mars 2020, à 12h), le bilan est de 49 cas confirmés et 2 morts.
Ce n’est pas rien, bien sûr et nous nous inclinons devant les familles des deux concitoyens décédés.
Mais si le Maroc n’a pas été frappé aussi gravement que certains pays d’Europe (l’Italie, par exemple), ce n’est pas dû au hasard.
Les 1ères décisions salvatrices, très fermes, ont été prises par le Roi.
SM Mohammed VI, sentant l’approche du danger, a immédiatement fait en sorte que la propagation du virus ne passe pas par les frontières, celles-ci ayant été fermées une à une, progressivement, jusqu’à l’isolement total du pays.
On l’a vu, par la suite, c’était une initiative éclairée, puisque les Etats Unis et tous les Etats d’Europe en ont fait de même, plus tard.
A partir de là, le Maroc a enchaîné les mesures préventives.
Annulation des grands événements qui, pourtant, devaient avoir d’importantes retombées économiques (le Salon de l’agriculture, le Salon de l’automobile…), politiques (le Forum Crans Montana de Dakhla, au Sahara), ou culturelles (le Festival Mawazine, Timitar…).
Interdiction de rassemblements de plus de 50 personnes.
Fermeture des écoles, pour commencer, afin de protéger les enfants. En la circonstance, le ministère de l’éducation nationale a été réellement à la hauteur, mettant en place -dans des délais très courts- un dispositif permettant aux élèves de suivre leurs cours à partir de chez eux, via la télévision, selon des tranches horaires dédiées à chaque niveau scolaire.
Puis, fermeture des cafés, restaurants, complexes sportifs, mosquées…
Sachant que tout cela impacterait négativement et fortement l’économie du Pays, SM Mohammed VI a, là aussi, pris une initiative salutaire qui s’est illustrée par son caractère précurseur dans la région. Le Souverain a donné des instructions au Gouvernement (dimanche 15 mars 2020) pour la création immédiate d’un Fonds spécial de 10 milliards de Dirhams (soit environ 1 milliard de dollars), dédié à la gestion de la pandémie du Coronavirus. Un Fonds destiné, d’une part, à améliorer le dispositif médical ; et d’autre part, à soutenir l’économie nationale.
Dès le 17 mars 2020, le décret portant création du Fonds spécial dédié à la gestion de la pandémie du nouveau Coronavirus (Covid-19) était créé.
Ces 10 milliards sont une contribution du Budget Général de l’Etat. Le très dynamique Mohamed Benchaâboun, qui n’en est pas à sa 1ère épreuve depuis qu’il a été nommé ministre des Finances, fera en sorte que son département la mette à disposition du Fonds spécial.
Mais en plus, le lendemain, mercredi 18 mars, le ministère de Benchaâboun annonçait l’ouverture d’un compte d’affectation spéciale permettant à tous ceux qui le souhaiteraient de contribuer au «Fonds/Coronavirus», qu’il s’agisse de personnes, physiques ou morales. Une initiative unique à mettre à l’actif du Maroc. Un principe de solidarité qui a magnifiquement bien fonctionné. Les grands opérateurs du Pays ont immédiatement signé des chèques allant de 1 à 3 milliards de DH chacun. Les membres du gouvernement, du parlement, les présidents des régions, les Secrétaires généraux des ministères et bien d’autres encore ont mis 1 mois de leur salaire dans l’escarcelle… Toutes ces sommes s’ajouteront aux 10 milliards de DH.
Le Maroc n’a pas beaucoup de moyens. 1 milliard de dollars, ce n’est pas grand-chose par rapport à ce qu’ont débloqué certaines monarchies pétrolières du Golfe pour eux-mêmes. Mais avec toutes ces initiatives, les Marocains ne se sont jamais autant sentis protégés, soutenus et fiers de l’exemplarité de leur pays.
Exemplarité qui a fait défaut à certains inconscients qui ont balancé des Fake news à tout va, semant la panique et ajoutant à l’angoisse des citoyens déjà terrorisés par cette situation inédite. Mais, ici aussi, le Maroc s’est démarqué par une réactivité remarquable. Les services sécuritaires et le Parquet ont entrepris de dissuader les auteurs de ces comportements irresponsables, en identifiant ceux qui sont allés trop loin et en les livrant à la Justice, après garde à vue et enquête.
Clairvoyance, fermeté, organisation, solidarité… Le Maroc a fait fort et c’est autant à souligner qu’à saluer. Reste à savoir jusqu’où iront les dégâts matériels et moraux de ce virus tueur et quand prendra fin cet effroyable calvaire. Les scientifiques nous apprennent qu’il y a au moins 8 prototypes de vaccins en cours d’étude (projets de Moderna, Inovio, Sanofi, Novavax, etc) et qui seront bientôt testés chez l’être humain, voire commercialisés… Les seuls espoirs auxquels on peut s’accrocher, en attendant, consistent dans le fait que plus de 80% des cas confirmés sont bénins et que contracter le virus ne mène pas toujours à la mort. Beaucoup de patients en guérissent.
Bahia Amrani