Plus de deux Français sur trois vont devoir rester chez eux le soir à partir de samedi, en raison de l’extension du couvre-feu nocturne à une grande partie du territoire afin de lutter contre la deuxième vague du coronavirus, a annoncé jeudi le premier ministre Jean Castex.
46 millions de Français seront désormais concernés par ce couvre-feu, imposé de 21 h à 6 h du matin.
« Les semaines qui viennent seront dures et nos services hospitaliers vont être mis à rude épreuve », a prévenu le chef du gouvernement, attendant un mois de novembre « éprouvant » et un nombre de morts qui va « continuer d’augmenter ».
Jusqu’à présent, le couvre-feu concernait 20 millions de Français, surtout dans les grandes villes, dont Paris et sa région.
Son extension entrera en vigueur à minuit dans la nuit de vendredi à samedi, pour une durée de six semaines.
Cela signifie notamment que les bars, les restaurants, les commerces des zones concernées devront fermer à 21 h.
Après une première vague qui a fait plus de 30 000 morts au printemps, la France fait face depuis quelques semaines à une deuxième vague de l’épidémie de nouveau coronavirus.
Au total, le pays déplore plus de 34 000 décès dus à la maladie, et 2239 patients sont en réanimation ou soins intensifs, au plus haut depuis mai.
« Si nous ne réussissons pas collectivement à juguler l’épidémie, nous ferons face à une situation dramatique et nous devrons envisager des mesures beaucoup plus dures », a expliqué Jean Castex.
Au printemps, la France avait traversé un confinement généralisé de sa population pendant deux mois.
L’exécutif entend pouvoir appliquer des mesures de restrictions de circulation, de rassemblements ou d’ouvertures des établissements au moins jusqu’au 1er avril 2021, sur tout ou partie du territoire et en fonction de la situation épidémique, selon un projet de loi.
La France n’est pas le seul pays concerné par ce regain de l’épidémie.
« Toute l’Europe est en train de flamber », a souligné jeudi le ministre de la Santé Olivier Véran devant les députés, citant la République tchèque, l’Angleterre, le Pays de Galles, l’Irlande ou encore l’Allemagne.
LR/AFP