Le Maroc a célébré, le 6 janvier 2017, la Journée nationale de lutte contre la corruption. C’était l’occasion de rappeler que le combat contre ce mal, loin d’être terminé, est à placer en tête des priorités du prochain gouvernement.
Sur le plan institutionnel, le Royaume a ratifié, en mai 2005, la Convention des Nations Unies contre la corruption. Le Maroc a également adopté une panoplie de lois visant le renforcement du rôle des instances chargées de lutter contre la corruption. Grâce à ces mesures, cette dernière doit normalement être atténuée au Maroc. Surtout que la réalité prouve qu’elle est, aujourd’hui, un fléau rampant qui gangrène de nombreux secteurs, notamment dans les administrations publiques.
La corruption gagne du terrain
En 2015, l’«Indice de perception de la corruption» de Transparency International a classé le Maroc au top 100 mondial en matière de corruption dans les administrations publiques. Pour faire face à cette réalité amère, les pouvoirs publics ont promis de multiplier les mesures intransigeantes et les opérations coup de poing, à la fois contre les corrompus et les corrupteurs. Depuis, ils ont multiplié les campagnes de sensibilisation auprès de l’opinion publique autour de la thématique de la corruption.
La dissuasion passe aussi par la dénonciation
Auparavant, l’Instance en charge de lutter contre la corruption avait lancé un portail dédié à la dénonciation en ligne de la corruption (www.stopcorruption.ma). Grâce à cette plate-forme digitale, tout citoyen pouvait dénoncer les actes de corruption dont il était témoin ou victime. Malgré que ce site ait connu une certaine affluence de la part les citoyens, le fléau de la corruption a, contre toute attente, continué de gagner chaque jour un peu plus de terrain. En visionnant les vidéos postées en permanence sur le web, il apparaît clairement que la corruption au Maroc a de très beaux jours devant elle, en l’absence de politiques fermes à même de s’attaquer aux vraies raisons qui mènent vers sa multiplication.
Quand la corruption pèse sur l’économie…
Selon les économistes, la lutte contre ce phénomène permettra d’épargner au budget de l’Etat des pertes colossales, en plus de l’impact positif sur les citoyens qui n’auront plus à vivre avec cette conviction qui dit que, pour jouir d’un droit, il faut mettre la main à la poche et «graisser la patte» à un fonctionnaire.
Le Fond Monétaire International (FMI) avait tiré la sonnette d’alarme sur les dégâts causés par la corruption dans le monde et pas seulement qu’au Maroc. Selon lui, le fléau coûte entre 1.500 et 2.000 milliards de dollars annuellement à l’économie mondiale.
Mohcine Lourhzal