Corruption Flagrant délit d’une femme greffier

Un événement a secoué le Tribunal de la Famille, lundi 22 juillet 2013. Il s’agit de l’arrestation d’une femme greffier en flagrant délit de corruption.

femme greffier

Une femme marocaine résidant à l’étranger et mariée à un étranger a entamé la procédure en vigueur pour donner sa nationalité à ses enfants comme cela est stipulé dans le code de la nationalité. Après plusieurs va-et-vient, la dame est finalement «arrivée» au service d’Etat civil. Elle s’est adressée à une femme greffier responsable de ce service et lui a fait part de son calvaire et des difficultés qu’elle a rencontrées. Mais la responsable n’a pas hésité à imposer d’autres conditions encore, afin que la Marocaine de l’étranger «complète» son dossier le plus tôt possible. Sinon ce dernier risquerait de traîner des mois, au lieu de «trouver un raccourci» et d’être instruit dans un délai de moins d’une semaine, en contrepartie d’une somme d’argent fixée à 1.200 DH. Mais la dame a répondu qu’elle n’avait pas pour l’instant cet argent et qu’elle reviendrait.

Sortant de ce bureau, la dame est allée contacter directement le Procureur du Roi (une femme) qui a immédiatement donné ses instructions. La police de l’arrondissement d’El Oualfa, une fois avisée, avec la complicité de la plaignante et la supervision du procureur, a réussi à piéger la responsable en question. Ainsi, juste après avoir reçu la somme de 1.200 DH et l’avoir mise dans un tiroir, la police s’est présentée et a ainsi arrêté la responsable de service en flagrant délit.
Sans doute, existe-t-il toujours des fonctionnaires responsables et honnêtes qui prennent en considération l’intérêt de leur pays et du citoyen. Mais cela reste insuffisant. Car les résultats du Baromètre mondial de la corruption 2013 (huitième édition d’une enquête d’opinion réalisée à l’échelle mondiale), que Transparency International a publiés le 9 juillet 2013, montrent qu’au Maroc, sur 1.004 personnes interrogées, 49% déclarent avoir eu recours au «pot-de-vin» dans leurs relations avec au moins un des secteurs couverts par cette enquête, au cours des 12 mois précédant le sondage.
Le Baromètre fait aussi ressortir que 89% des sondés estiment que la corruption a stagné ou augmenté, contre seulement 11% qui déclarent qu’elle a baissé. Pour la majorité des personnes interrogées (72%), l’action du gouvernement dans la lutte contre la corruption est jugée inefficace.
Les résultats concernant le Maroc sont alarmants pour quasiment tous les secteurs. Les plus touchés sont la santé et la police (avec la note de 4,2/5) que 61% des personnes sondées estiment être extrêmement corrompus. Viennent ensuite les administrations publiques (4,1/5), le système judiciaire (4/5), les partis politiques (3,9/5) et le système éducatif (3,7/5). Ce sont les secteurs clairement dénoncés comme étant très corrompus.
Selon le sondage également, pour engager les pouvoirs publics à intensifier la lutte contre la corruption, plus de 60% des personnes interrogées se disent prêtes à se mobiliser dans des actions publiques telles que des manifestations, des pétitions, etc. «Face à cette situation et à la lecture de ces résultats, qui confirment la persistance d’une corruption endémique dans notre pays, Transparency Maroc appelle de nouveau le gouvernement à ériger la lutte contre la corruption en priorité et à traduire dans les faits les déclarations d’intention maintes fois reprises par ses différentes composantes», précise un communiqué du Bureau Exécutif de Transparency Maroc dont la rédaction a reçu copie.
Pour mémoire, ce sondage a été réalisé de septembre 2012 à mars 2013 auprès de 114.000 individus, dans 107 pays. Il s’agit du plus vaste échantillon sondé depuis le lancement du Baromètre). Globalement, la corruption est perçue comme un phénomène très répandu, mais dont l’intensité varie fortement selon la nature du système de gouvernance de chaque pays.

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