Ph. Soufiane Benkhadra
Le Maroc sera en Coupe d’Afrique, certes, mais la manière fait défaut. Il est vrai qu’à ce stade de la compétition, l’essentiel est de cumuler le maximum de points et de buts, pour passer haut la main. Mais il y a tout de même les performances d’une équipe qui, depuis le retour de Russie, n’ont pas été au top…
Aussi bien du côté des joueurs que de l’entraîneur, on a cette impression que le cœur n’y est plus. Quelques individualités font sortir quelques joueurs du lot, mais cela ne sort pas toute la sélection de l’eau… Les critiques fusent de partout, sur les choix du sélectionneur national, la forme et les performances de certains joueurs, etc. Mais y a t-il vraiment de quoi avoir peur ?
Statistiquement, le Onze national est aujourd’hui bien placé, à un point du Cameroun (pays organisateur de la Coupe). Il y va match par match, sans trop se fatiguer, se contente de faire l’essentiel (qui est ainsi fait) et se prépare à la phase où il va devoir montrer qu’il s’agit d’une grande équipe, en mesure d’offrir au Maroc la deuxième Coupe continentale de son histoire…
Hervé Renard, teste ses choix, essaye des joueurs, travaille sa tactique qu’il est peut-être aujourd’hui seul à voir et à concevoir, mais n’hésite quand même pas à s’excuser dès qu’il y a un ratage…
Comme c’était le cas lors du match retour face aux Comores. Un match dont le moins qu’on puisse dire, est qu’il n’avait rien d’une vraie rencontre digne de l’équipe nationale marocaine, quasiment absente et entièrement perdue sur le terrain… Et qu’on ne vienne pas dire que c’est à cause de la pelouse synthétique ou du vent… Et qu’on ne vienne pas non plus dire que face à cette équipe comorienne, déterminée et disciplinée, les Marocains étaient capables de s’en sortir avec un très bon score ou du moins maintenir leur avantage (1-2, jusqu’à la dernière minute)!
Une leçon qu’il faut surtout tirer de ces deux matchs contre les Comores, c’est qu’il ne faut sous-estimer aucun adversaire. Dans le foot, comme tous les sports, l’adversité se fait dans le respect et c’est ce respect d’ailleurs qui a manqué aux Marocains, tant vis-à-vis de leurs protagonistes, que leur grand public ou encore, et c’est le pire, envers leur entraîneur!
Ce dernier soulignait justement, la veille du match-aller, le 13 octobre à Casablanca, que les joueurs de la sélection marocaine ne devaient pas sous-estimer le Onze des Comores, et devaient «prendre le match par le bon bout», a assuré le sélectionneur des Lions de l’Atlas Hervé Renard.
C’est avec le même état d’esprit et détermination des dernières sorties qu’ils devraient négocier cette rencontre face à une sélection des Comores qui «n’est pas la plus connue» et un match où «l’on a tout à perdre», avait même estimé le sélectionneur national…
Perdre, non pas vraiment, puisque le match aller s’est soldé par le score de 1 but à zéro, une victoire pourtant d’un goût amer, compte tenu de la piètre performance des Lions de l’Atlas. Ces même Lions, qui ont eu du mal à rugir lors du match-retour. N’ayant pas su être, comme préconisé par Renard, «professionnels dans l’attitude» et ayant manqué de «solidité» et de «rapide adaptation» pour ce qui est des péripéties des déplacements dans le continent…
Il fallait travailler pour glaner les six points en jeu (face aux Comores), ils n’en ont récolté que quatre, après un match nul (2-2) face aux Comores. Les comoriens avaient même pris l’avantage en ouvrant le score dès la 9ème minute de jeu Il a fallu attendre 44 minutes et supporter un jeu stérile et sans grand éclat avant que Khalid Boutaib n’égalise (53ème minute de jeu), avant que «le gladiateur», Noureddine Amrabet n’inscrive le deuxième but (62ème) et donne l’avantage à la sélection nationale qui, croyant le match plié, se relâchera considérablement, au point de craquer et de concéder le but de l’égalisation en toute fin de rencontre (90ème +1). Ce nul permet au Maroc, malgré tout, de rejoindre provisoirement le Cameroun en tête de classement avec 7 points, alors que les Comoriens sont derniers avec 2 points.
H. Dades