La jeunesse est la vraie valeur ajoutée. Il faut donc ouvrir les sociétés émergentes aux jeunes générations. Tel est l’un des messages du Forum de Dakhla.
C’est à bord du superbe bateau de croisière, amiral Rhapsody de Grandi Navi Veloci (GNV), l’une des compagnies de navigation italiennes les plus renommées, partenaire du célèbre Forum de Crans Montana, que les participants à ce rendez-vous, désormais incontournable, ont poursuivi les travaux de la troisième édition. Un événement qui a tenu ses assises à Dakhla, du 16 au 21 mars 2017.
Les organisateurs de cette grande manifestation politique, économique, sociale et culturelle ne cachent pas leur satisfaction. Les rangs des participants au Forum de Dakhla grossissent d’année en année. Pour cette troisième édition, près d’un millier de participants se sont donné rendez-vous à Dakhla, ville devenue, en seulement quelques années, l’un des sites touristiques les plus en vogue, tant à l’échelle régionale qu’internationale. Les observateurs aguerris reconnaissent que cette cité a tout pour être une destination exceptionnelle: des potentialités attractives, une nature incomparable, une combinaison unique mer-dunes-lagunes et un microclimat doux et tempéré qui dure toute l’année.
Pour honorer cette troisième édition, les participants sont venus de 150 pays (36 pays européens, 27 d’Amérique, 44 d’Afrique et 43 d’Asie et d’Océanie).
L’Afrique du 21ème siècle
Sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI, le Forum de Dakhla a décortiqué des thématiques haut de gamme, groupés sous le thème: «Vers la nouvelle Afrique du 21ème siècle. Stabilité, cohésion et solidarité pour un développement durable. Le rôle structurant du Maroc en Afrique». Et c’est dans un superbe centre de conférences, dans cette cité mythique, que les participants se sont donné rendez-vous pour débattre au sein de nombreux panels, entre autres et non des moindres, de l’agriculture et la sécurité alimentaire en Afrique, du partage d’expérience autour du fameux Plan Maroc Vert, de l’agriculture et le changement climatique, des stratégies et des solutions pour la gestion de l’eau agricole en Afrique, du financement et de l’adaptation de l’agriculture africaine…
Des ministres de l’Agriculture, de l’Economie, des Finances et les entreprises concernées, aux côtés de chefs d’Etat et de gouvernement, ont participé à ce grand débat sur un sujet prioritaire de la politique africaine.
L’expérience agricole marocaine, désormais connue en Afrique, véhiculée lors des périples royaux dans le continent, ainsi que par des responsables marocains lors des réunions bilatérales, a charmé les intervenants qui ont assisté nombreux à ces panels, animés, peut-on dire, à guichets fermés, tant ils ont drainé la foule.
Un autre panel, qui a attiré du monde au Palais des congrès, a été celui de la jeunesse, de l’éducation et de l’intégration de la femme dans les domaines politique et économique. Les intervenants ont été unanimes à reconnaître le rôle prépondérant de la jeunesse africaine. «Nous sommes, ont reconnu les divers intervenants, dans un continent riche en potentialités, mais assurément pauvre». Il y a un long et sérieux travail à faire, mais le progrès et le développement du continent africain sont en marche, a de son côté reconnu l’ancien ministre français de la Santé, Philippe Douste Blazy. «Nous travaillons sur la nécessaire prise de conscience», a fait remarquer un intervenant. Et d’ajouter: «Il faut plus d’initiatives communautaires pour pouvoir réussir l’intégration du continent africain».
Message Royal
Lors de la séance d’ouverture du Forum de Dakhla, le message royal adressé à ce grand rendez-vous était clair et les participants l’ont considéré à sa juste valeur. «L’Afrique est aujourd’hui gouvernée par une nouvelle génération de dirigeants pragmatiques et décomplexés par rapport à des idéologies d’un autre âge», a souligné SM le Roi Mohammed VI. Et le Souverain de préciser: «Depuis la tenue de votre Forum, le Maroc s’est attaché à concrétiser son approche vis-à-vis de ses frères dans le continent, celle qui consiste à œuvrer au renforcement de la coopération, parallèlement sur trois plans: le bilatéral proprement dit, le régional et le continental». SM le Roi a rappelé ses tournées aux quatre coins du continent, qui ont permis «d’ouvrir de nouvelles perspectives prometteuses par rapport à des pays avec lesquels nos relations étaient faibles ou inexistantes, de manière à ce que cela soit mutuellement bénéfique pour nos peuples».
Soucieux du nécessaire bien-être des populations africaines, les dirigeants du continent africain ont insisté sur le choix de mener à bien leur transition énergétique et d’investir surtout dans le domaine des énergies renouvelables. A ce sujet, SM le Roi Mohammed VI a précisé: «Face aux besoins énergétiques croissants de notre continent, nos pays n’ont d’autre choix que de mener à bien leur transition énergétique et d’investir dans les énergies renouvelables, surtout eu égard aux grandes potentialités qu’ils recèlent dans le domaine des énergies solaire, éolienne et hydrique».
Les drames migratoires
Les drames migratoires en Méditerranée et en Europe ont été évoqués dans les panels du Forum. Ils sont révélateurs, a-t-on souligné, d’une crise très grave qui affecte notamment l’Afrique et le Moyen-Orient. Les intervenants ont insisté pour que «la gestion des affaires publiques soit améliorée». Car la sécurité globale est lourdement affectée par ce fait difficilement contrôlable. Et de conclure que le développement économique et social est le point de départ de toute politique de prévention de l’exode.
Priorités africaines
Pour la réussite de leur intégration socio-économique, les pays africains ont des priorités. Dans ce cadre, il y a l’éducation, qui est la clé du développement et de tout progrès social. Sans oublier l’impact de la révolution numérique sur le marché du travail et la réduction des inégalités, ni encore «le rôle des gouvernements dans la création d’un environnement porteur et favorable à l’entreprenariat et, surtout, à l’autonomisation des jeunes», a-t-on souligné.
L’impact de nouveaux médias
La communication politique et institutionnelle en Afrique et l’impact des nouveaux médias sont deux thématiques auxquelles les participants au Forum de Dakhla ont réservé une place de choix, au vu de leur importance. Les panelistes se sont attelés à démontrer comment le digital, par exemple, fait évoluer les pratiques politiques en Afrique et à expliciter l’impact des réseaux sociaux sur l’opinion publique et la mobilisation politique.
Etats insulaires, quelle coopération?
Cerise sur le gâteau, le Forum de Crans Montana a abordé une thématique d’envergure, en organisant pour la première fois une conférence extraordinaire sur les petits Etats insulaires en développement, ceux qu’on appelle les «SIDS» (The Small Islands Developing States). Ces Etats ont vu leur dossier étudié et décortiqué. Nouveaux acteurs de la coopération Sud-Sud, les DIDS ont suivi avec une attention toute particulière le débat sur leur avenir, dans le cadre d’un processus d’intégration mondiale et sur la manière de relier les Caraïbes à l’Afrique et aux océans Pacifique et Indien, ainsi que sur le changement climatique et l’agriculture dans ces petits Etats.
L’Avenir des SIDS
En consacrant une thématique aux petits Etats Insulaires, le Forum de Dakhla a rendu à César ce qui lui appartenait en mettant sur la table le devenir des pays insulaires, nous a confié Pierre-Emmanuel Quirin, Président du Forum Crans Montana, rendez-vous «qui pendant de nombreuses années a réservé une place toute particulière à ces pays souvent laissés en marge».
La démonstration de l’efficacité du Maroc
Si le Forum de Crans Montana a offert l’opportunité d’une mûre réflexion sur le devenir du continent africain et les solutions à apporter à ses problèmes, pour tracer les contours de son avenir, il a par ailleurs permis aux participants, venus des quatre coins d’Afrique, de découvrir ce qu’est l’ambition, somme toute légitime, du Maroc et son efficacité, à travers la réussite du miracle Dakhla qui se transforme de plus en plus en véritable Hub. «Le Maroc nous donne l’espoir du changement », ont reconnu unanimement les délégations africaines présentes à ce grand rassemblement, haut et fort.
Ceux qui sont venus, souvent de très loin, pour assister au Forum de Dakhla, apportent des messages de paix et un partage d’idées sur l’Afrique et son développement. «Il ne s’agit plus de dire: il faut faire», ont ainsi répété, à l’unisson, les désormais habitués de ce Forum.
DNES à Dakhla: Mohammed Nafaa
Une success story appelée Forum Dakhla A chaque événement que le Forum Crans Montana organise à Dakhla, tout le monde interpelle les organisateurs sur la date du prochain rendez-vous. Ils repartent de cette belle ville vraiment satisfaits et ravis de l’accueil qui leur a été réservé par les habitants de la ville et toutes les personnes chargées de les accueillir. Cela commence dès leur arrivée à l’aéroport de Dakhla et c’est assurément le premier succès. Le deuxième succès, c’est de voir aussi que, chaque année, les rangs des participants à cet événement grossissent. On sent aussi une amélioration réelle, concernant le staff de la communication qui facilite le contact et aussi le rôle des représentants de notre diplomatie. Autre succès: le fait que nombre de délégations sont conduites par des chefs d’Etat en exercice ou d’anciens dirigeants d’organisations internationales. Ce Forum est ainsi devenu, petit à petit, un événement incontournable. De hautes personnalités souhaitent y prendre la mesure de ce qu’est l’Afrique d’aujourd’hui, connaître les défis qu’elle a à relever et apporter leur contribution, dans la recherche de solutions novatrices. MN