L’attractivité hexagonale est sérieusement remise en cause par les images des manifestations violentes de Paris. Dans le contexte du Brexit, le pays pourrait perdre beaucoup.
«Les Gaulois sont de retour!». Voilà «exactement» ce qu’ont dit des fonds du Moyen-Orient, cette semaine, à un pilier du capital-investissement français qui leur rendait visite. Depuis qu’ils ont vu les images de Paris en feu, samedi dernier, «ils s’interrogent sur l’avenir de la start-up nation, dans le contexte de montée des populismes en Europe. Ils avaient espéré que l’élection de Macron y mettrait un coup d’arrêt», raconte ce financier qui sillonne le monde à la recherche d’argent qui pourrait être investi dans des entreprises hexagonales.
Et puis, il y a désormais la question de la sécurité. Un dirigeant français raconte: «Pour la première fois, hier, un investisseur potentiel suisse a mis le sujet sur la table, dans le cadre d’une due diligence» (une analyse complète de l’activité d’une société, notamment pour mieux en déterminer le prix et limiter les risques en cas d’acquisition). «Les investisseurs étrangers sont déroutés, ils attendent de voir; mais pour l’instant, tout va être freiné».
Et puis, il y a le tourisme.
Ces journées noires pour le tourisme concluent, à contre-courant, une année 2018 excellente, souligne Didier Arino, directeur général du cabinet Protourisme. De janvier à fin novembre, le chiffre d’affaires des hôtels parisiens a progressé de 13% par rapport à 2017. Mais ces derniers jours, relève-t-il, «il y a une multiplication des annulations, avec 30% de clients en moins pour les 15 jours qui viennent». Didier Arino n’est pas optimiste: «Le pire est pour 2019: ces images en boucle sur les chaînes du monde entier réduisent à néant tous les efforts de promotion du tourisme français depuis les attentats du 13 novembre 2015. C’est une campagne de dénigrement de plusieurs dizaines, voire de centaines de millions d’euros».
PZ