L’Accord politique de Skhirat de 2015 constitue une référence pour parvenir à une solution à la crise libyenne, a affirmé, samedi à Addis-Abeba, le ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’Etranger, Mohcine Jazouli.
L’Accord politique de Skhirat, du 17 Décembre 2015, constitue une référence pour appréhender les nouvelles réalités et parvenir à une solution qui mettra non seulement fin aux hostilités ouvertes, mais aussi aux rivalités passées afin d’unifier les forces militaires libyennes, a dit Jazouli lors d’une réunion de haut niveau du Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) de l’UA consacrée à la situation au Sahel et à la crise en Libye.
Cet Accord, hautement salué par les instances régionales et internationales, n’est pas le résultat de conciliabules diplomatiques, mais le fruit de longues discussions entre les libyens eux-mêmes, a souligné Jazouli, lors de cette réunion qui s’est déroulée en présence notamment de Ismail Omar Guelleh, Président de Djibouti, en sa qualité de Président du CPS pour le mois en cours, de Abdelfattah Al-Sissi, Président égyptien, président sortant de l’UA, de Denis Sassou N’Guesso, Président de la République du Congo, de Antonio Guterres, Secrétaire-Général de l’Onu, et de Moussa Faki Mahamat, Président de la Commission de l’UA.
Le ministre délégué a exprimé la profonde préoccupation du Royaume face à l’impasse continue dans laquelle se trouve le processus politique libyen en raison de la précarité persistante de l’environnement sécuritaire et humanitaire.
Cette situation est la résultante directe des ingérences extérieures intéressées dans les affaires intérieures de la Libye, lesquelles sapent les efforts déployés pour asseoir un cessez-le-feu permanent et inconditionnel et compromettent les différentes initiatives internationales visant à asseoir un dialogue inter-libyens, a souligné Jazouli.
Disons-le clairement, les intérêts égoïstes et les agendas étriqués ont pris le pas sur les intérêts suprêmes du peuple libyen, a encore dit le ministre délégué, relevant que malgré la sollicitude de la communauté internationale, l’interventionnisme de certaines parties dans les affaires intérieures libyennes nourrit la division et éloigne toute perspective de solution inclusive libyo-libyenne.
Et d’ajouter que le Maroc, qui n’a de cesse d’apporter son soutien à la promotion du dialogue et de la réconciliation nationale en Libye, réaffirme l’impératif du respect de l’unité, de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de ce pays frère.
Le Maroc appelle, une fois encore, les parties prenantes libyennes à créer un environnement propice au dialogue, afin de surmonter leurs différences et parvenir au consensus nécessaire pour rétablir durablement la paix, la sécurité, la stabilité et l’harmonie en Libye, a-t-il soutenu, faisant observer que la recherche d’une solution à la crise en Libye doit, avant tout, être axée sur la revitalisation de l’Etat libyen et de ses institutions.
Le retour à la paix et à la stabilité en Libye est tributaire de l’engagement d’un dialogue inclusif englobant toutes les forces vives du pays, la société civile, les dignitaires libyens et les représentants des communautés locales libyennes, a-t-il noté.
La tenue effective d’un forum inter-libyen de réconciliation nationale demeure la condition sine qua none pour la pacification du pays, a souligné Jazouli, notant que le Maroc est intimement convaincu que l’intérêt suprême de la Libye doit être placé au-dessus de tout intérêt partisan.
Toute autre approche contribuerait à faire de la Libye un sanctuaire propice à la propagation du terrorisme, des groupes extrémistes, des mercenaires, des criminels et des trafiquants en tout genre, a-t-il mis en garde.
Avec MAP