La Banque centrale européenne (BCE) a annoncé mercredi le lancement d’un projet pilote en vue d’introduire l’euro numérique, conçu comme une réponse à la dématérialisation croissante des paiements et à la multiplication des cryptomonnaies.
L’institut va lancer la “phase d’investigation” du projet pilote d’euro numérique qui vise à offrir la “forme de monnaie la plus sûre”, celle de la “monnaie de banque centrale”, indique un communiqué publié à l’issue d’une réunion du conseil des gouverneurs à Francfort.
La décision ferme sur le lancement d’un euro numérique interviendra seulement après cette phase exploratoire, a ajouté la même source.
Neuf mois après la publication d’un rapport préliminaire et une vaste consultation publique, la BCE a décidé de “passer à la vitesse supérieure et de lancer le projet de l’euro numérique”, selon sa présidente Christine Lagarde.
La BCE s’engage au moment où d’autres grandes banques centrales, en Chine et aux États-Unis, travaillent aussi à l’émission de leur propre cryptomonnaie.
L’institution francfortoise craint aussi que des monnaies virtuelles, privées ou nationales, puissent saper l’influence de la monnaie unique européenne.
“Notre objectif est d’être prêt au bout de ces deux ans à commencer à développer un euro numérique, ce qui pourrait prendre environ trois ans”, a déclaré mercredi Fabio Panetta, membre du directoire de la BCE.
Avec l’euro numérique, les consommateurs pourraient régler des achats à la caisse d’un supermarché, en ligne via une application sur smartphone, également hors ligne à l’aide de cartes de paiement similaires à la carte de débit.
Les banques commerciales ou d’autres acteurs financiers régulés devraient se voir confier la gestion des comptes de clients en monnaie de banque centrale, selon “un modèle économique” qui reste à définir, note le communiqué.
De même, l’infrastructure informatique doit encore être arrêtée. “Aucun obstacle technique n’a été identifié lors de la phase d’expérimentation préliminaire”, selon la BCE.
LR/MAP