Culture et droit hébraïque : mutations et normativités” est le thème d’un colloque international, dont les travaux se sont ouverts, mercredi à Essaouira, avec la participation d’un parterre d’éminents chercheurs et d’experts, marocains et étrangers, venus notamment d’Israël, de France et du Canada.
Initiée par le Centre d’études et de recherches en droit hébraïque au Maroc, la Fondation Konrad Adenauer, l’Association Essaouira-Mogador, Bayt Dakira et la Fédération Sépharade du Canada, ce conclave de trois jours, rehaussé par la participation de M. André Azoulay, Conseiller de SM le Roi et Président Fondateur de l’Association Essaouira-Mogador, constitue une occasion propice pour ces experts de partager le fruit de leurs recherches autour de problématiques innovantes et pluridisciplinaires.
Intervenant à l’ouverture de cette rencontre, le président-fondateur du centre d’études et de rechrches en droit hébraïque au Maroc, M. Abdellah Ouzitane, a indiqué que ce colloque se veut un témoin extraordinaire, depuis Essaouira et plus précisément de cette maison monde qu’est Bayt Dakira, de la proximité entre Islam et Judaïsme.
Il a rappelé que cette rencontre intervient dans la continuité des engagements pris lors du colloque historique, tenu il y a quelques mois à Tel Aviv, et dont les travaux ont été couronnés par la mise en place d’une feuille de route et la signature d’un mémorandum d’entente autour de projets innovants en matière de recherche.
La rencontre d’Essaouira vient réaffirmer “notre engagement et notre volonté commune de travailler ensemble pour la promotion et la préservation de notre patrimoine commun”, a-t-il souligné, ajoutant que “nous continuerons à le faire malgré ces temps extrêmement difficiles par la portée objective de la transmission de nos valeurs communes”.
M. Ouzitane s’est, dans la foulée, réjoui de voir les projets définis dans le cadre de cette feuille de route devenir une réalité grâce à l’engagement indéfectible des différents partenaires.
Pour sa part, la directrice de Bayt Dakira, Mme Rita Rabouli, a dit toute sa fierté de voir ce parterre de chercheurs marocains et étrangers réunis dans cet espace de vie, chargé de spiritualité, d’histoire et de culture du Maroc pluriel.
Ce haut lieu convivial constitue une exception marocaine dans la mémoire judéo-marocaine, mais aussi un espace d’ouverture et de dialogue entre deux cultures, deux religions et deux civilisations, a-t-elle ajouté.
De son côté, le doyen de la faculté des sciences juridiques, économiques et sociales (Université Mohammed V de Rabat) et président exécutif du centre d’études et de recherches en droit hébraïque au Maroc, M. Farid El Bacha, a rappelé la création, il y a quatre ans, de ce centre qui se veut une initiative civile traduisant “la prise de conscience spontanée de notre identité plurielle et de la responsabilité qui est la nôtre dans un monde qui inquiète et s’inquiète”.
M. El Bacha a saisi l’occasion pour passer en revue les principales réalisations jusqu’à présent par le centre et ses partenaires, citant dans ce sillage, la création de milliers de clubs de tolérance au sein des établissements scolaires et le lancement d’une chaire dédiée au Droit hébraïque à l’Université Mohammed V de Rabat.
Quant au directeur du Centre Dahan (Université Bar-Ilan, Israël), M. Shimon Ohayon, il a mis l’accent sur l’importance et la place de choix qu’occupe le droit hébraïque dans le droit et la culture au Maroc, tout en mettant en avant l’expérience des tribunaux hébraïques dans le Royaume ainsi que les efforts et les actions entreprises pour la préservation de l’identité et de la mémoire judéo-marocaine à travers le Maroc.
Abondant dans le même sens, le président de la Fédération Sépharade du Canada, M. Avraham Elarar, a fait remarquer qu’”au-delà d’être un pays, une nation ou un peuple, le Maroc est +une idée+ qui unit ses habitants, promeut la tolérance et se traduit ici dans cet édifice” de Bayt Dakira à travers cette rencontre.
Le chargé de projet principal au bureau de la Fondation Konrad Adenauer au Maroc, M. Aziz El Aidi, s’est félicité, à son tour, de la coopération fructueuse entre la Fondation, le centre d’études et de recherches en droit hébraïque et les autres partenaires, ainsi que de leurs efforts consentis pour la promotion et la préservation de ce patrimoine commun et de la mémoire judéo-marocaine en tant que partie intégrante de l’histoire et de la culture du Royaume.
Cette séance d’ouverture a été marquée par la signature d’un mémorandum d’entente entre le Centre d’études et de recherches sur le droit hébraïque au Maroc, la Fédération Sépharade mondiale et le Musée de l’Holocauste de Montréal.
Au menu figurait aussi une série d’interventions d’éminents chercheurs et experts, axées notamment sur “les mœurs pacifiques au Maroc –coexistence entre la Monarchie et les Sages de la Torah”, “les décisions religieuses du conseil rabbinique au Maroc au 20è siècle”, outre la présentation du Musée de l’Holocauste de Montréal.
LR/MAP