Il est considéré comme l’un des plus puissants cyclones de l’océan Indien depuis dix ans. Au moins 127 personnes ont trouvé la mort au Zimbabwe et au Mozambique voisin au cours du passage dévastateur du cyclone tropical Idai et beaucoup d’autres étaient portés disparus dimanche dans ces deux pays d’Afrique australe ravagés par des inondations et des vents intenses.
Le bilan au Mozambique est passé à 62 morts dans le centre du pays tandis que le Zimbabwe a annoncé la mort de 65 personnes dans l’est du pays. Le ministre mozambicain de l’Environnement, Celson Correia, a déclaré à l’AFP à Beira que «62 étaient morts» dans les districts de Bera et Dondo. «Nous aurons certainement un bilan plus élevé» après le passage du cyclone qui a frappé le pays jeudi avant de toucher le Zimbabwe ensuite.
«Je pense qu’il s’agit de la plus grave catastrophe naturelle à frapper le Mozambique. Tout est détruit. Notre priorité est de sauver des vies humaines», a-t-il dit à l’aéroport de Beira qui a rouvert dimanche après avoir été fermé en raison du cyclone. «150 à 200 personnes portées disparues»
Un député zimbabwéen du district de Chimanimani (est) – le plus touché par la catastrophe –, Joshua Sacco, a déclaré qu’on était à la recherche de 65 personnes et que de nombreuses personnes étaient portées disparues après le passage de Idai qui a détruit des ponts et emporté des maisons.
Les sauveteurs ne peuvent parvenir dans les zones affectées. La météo a empêché les hélicoptères militaires d’aller au secours des sinistrés. «Jusqu’à présent, 65 personnes ont perdu la vie», a déclaré le député à l’AFP au téléphone. «Il y a probablement 150 à 200 personnes portées disparues». La majorité des disparus sont des fonctionnaires dont le complexe résidentiel a été complètement envahi par les eaux.
Deux élèves d’une école secondaire font partie des morts: un glissements de terrain a projeté un gros bloc de pierre sur le dortoir de leur pensionnat, selon la Protection civile. Dimanche, l’armée zimbabwéenne a aidé à secourir près de 200 élèves, enseignants et personnel de l’école qui avaient été bloqués à Chimanimani. Ce groupe a dû traverser des routes envahies par les eaux et la boue sur 4 km afin de parvenir à un endroit sécurisé, selon un photographe de l’AFP.
Un demi million d’habitants du port de Beira coupés du reste du pays
Des tentes ont été installées afin d’abriter les personnes sinistrées et de nombreux villageois ont réussi à parvenir à cet endroit. Certains d’entre eux ont marché sur 20 km pour parvenir à un endroit sécurisé. Trois cents réfugiés, qui se trouvaient dans le camp de réfugiés de Tongogara (sud-est) ont été affectés par le passage du cyclone, et 49 maisons ont été endommagées.
Des vents très forts ont arraché les toits de la prison de Masvingo (sud), selon la radio-télévision d’Etat ZBC. Des routes sont devenues impraticables et des ponts ont été détruits par les inondations, selon le photographe de l’AFP. Selon l’ONU, plus de cent personnes sont portées disparues au Zimbabwe et près de 10.000 ont été affectées par le cyclone.
Le président zimbabwéen Emerson Mnangagwa a écourté un voyage à Abou Dhabi et a déclaré l’état de catastrophe naturelle. Des dizaines de personnes sont toujours portées disparues dans le centre du Mozambique et l’est du Zimbabwe après le passage du cyclone accompagné de vents très forts, de pluies intenses et d’inondations. Idai a continué à frapper le pays vendredi, coupant un demi million d’habitants du port de Beira du reste du pays. L’aéroport de Beira a dû être brièvement fermé: la tour de contrôle et les équipements de navigation ont été partiellement détruits.
Considéré comme l’un des plus puissants de l’océan Indien depuis dix ans, le cyclone a balayé dans la nuit de vendredi à samedi la région zimbabwéenne de Chimanimani, tout près de la frontière avec le Mozambique. Le cyclone Idai a fait une entrée dévastatrice sur le continent dans la nuit de mercredi à jeudi en noyant Beira sous des trombes d’eau, avec des vents de 190 km/h. Rues et routes inondées, toits envolés, poteaux arrachés, la quatrième ville du Mozambique et ses quelque 500.000 habitants ont été virtuellement coupés du monde, sans électricité, sans téléphone et sans aéroport.
Les rares secouristes qui ont réussi à rallier la région de Beira ont fait état de destructions de grande ampleur. Bâtiments détruits, vitres brisées, magasins fermés. Des quartiers pauvres ont été « totalement écrasés », selon des bénévoles de la Croix-Rouge locale. Depuis le début du mois, le système dépressionnaire qui est associé au cyclone Idai a noyé le centre et le nord du Mozambique sous des pluies diluviennes. Avant l’arrivée d’Idai, leur bilan s’élevait à 66 morts, quelque 17.000 déplacés et plus de 140.000 sinistrés.
Avec Afp