Dakhla : Kiteboarding World Cup 2015 Et de 6 !

Dakhla kiteboarding world cup mars 2015

Pendant une semaine, les plus grands noms du Kiteboarding se sont retrouvés sur la presqu’île de Dakhla pour disputer la première étape du VKWC (Virgin Kitesurf World Championships). Un nouveau nom pour la compétition, une participation marocaine timide et une compétition riche en moments forts.

Le «Prince Moulay El Hassan Kiteboarding World Cup» s’est déroulé dans des conditions climatiques parfaites: un ciel ensoleillé, une température variant entre 21 et 23 degrés et, pour couronner le tout, un vent fort comme les kitesurfers l’aiment. Et ça a duré tout le long de la semaine, du 23 au 29 mars, durée de la compétition. Que demander de plus, ci ce n’est un peu de chance!

L’année des grands changements

Cette 6ème édition du PKRA (Professional Kitesurf Riders Association) a été marquée par bon nombre de nouveautés. Déjà, à quelques jours de la tenue de la première étape à Dakhla, Virgin devient le sponsor titre du Kitesurf World Championships. Le PKRA fait peau neuve et devient alors le VKWC qui apporte son lot de changements au niveau des règles de la compétition. Deuxième nouveauté et non des moindres, l’étape de Dakhla devient l’étape inaugurale du VKWC, alors qu’elle n’était que 2ème ou 3ème précédemment. Ensuite, Dakhla accueille pour la première fois la discipline du Big Air, pratiquée avant plutôt du côté d’Essaouira. Et pour finir, cerise sur le gâteau, le championnat «Dakhla Kiteboarding World Cup» se transforme en le «Prince Moulay El Hassan Kiteboarding World Cup», gagnant ainsi ses lettres de noblesse.
Si l’année précédente avait été marquée par un record au niveau des participations enregistrées, cette année est marquée par le nombre de pays participants: 28 nationalités au total pour 122 riders et «rideuses». Pour la première fois, le Canada, la république Tchèque, l’Égypte et le Venezuela, ainsi que deux pays nordiques, à savoir la Norvège et le Danemark, participent au Tour. La représentante du Danemark a par ailleurs pris la troisième place du podium en Big Air. Sans oublier que bon nombre de kiters sont entrés dans la compétition pour la première fois. C’est le cas du Brésilien Marcos Silva qui a travaillé durant toute l’année pour pouvoir se payer un billet pour Dakhla, faute de sponsors. «J’ai joué la compétition du Wave et j’ai perdu lors de mon second heat. C’est la première fois que je joue en tant que professionnel dans une compétition pareille. C’est une expérience merveilleuse pour moi. J’aime cet endroit, il y a du vent et l’eau est belle. J’aimerais passer deux mois ici pour m’entraîner. C’est vrai qu’au Brésil, nous avons de belles vagues, mais ici, les vagues ont de longues lignes et les conditions sont meilleures».

Les résultats de la compétition

Dès mardi 24 mars, les résultats du Wave (ou l’épreuve des vagues) sont tombés. Les riders ont joué les qualifications, ainsi que les finales en une seule journée et n’ont fini qu’à la nuit tombée pour l’épreuve du Wave. Avec un vent léger qui se faisait désirer pendant la matinée sur le spot d’Oum Labouir, l’après-midi était à contrario venteuse à souhait. Il aurait été idiot de laisser filer l’occasion de jouer les finales.
Sans surprises, le couple De Aboitiz-Whyte reste sur le podium en Wave comme l’année dernière, mais à un détail près: L’Australien Keahi De Aboitiz remporte la finale contre Pedro Henrique (brésil). De Aboitiz, le tenant du titre en Wave l’année passée sur l’étape de Dakhla, a confirmé toute l’étendue de son talent en s’imposant pour la seconde année consécutive devant son rival brésilien sur le spot d’Oum Labouir; tandis que chez les femmes, l’Américaine Moona Whyte a perdu sa place de numéro 1 au podium pour la laisser à la Néerlandaise Jalou Langeree, grande championne de Kiteboarding.
Après une semaine de qualifications, enfin, le moment tant attendu: la finale des disciplines restantes. Samedi 28 mars, 6ème journée, les finales du Freestyle et du Big Air ont été disputées sur le speed spot à Dakhla Attitude. En Big Air, le grand champion Kevin Langeree -frère de Jalou- rafle la mise en laissant derrière lui Marc Jacobs, Jesse Richman et Oswald Smith.
Côté féminin, l’Espagnole Gisela Pulido s’impose –enfin!- avec force dans cette épreuve très technique consistant à faire des figures aériennes, laissant l’Anglaise Hanna Whiteley en deuxième place. Une revanche de taille après une défaite en finale du Freestyle pour l’Espagnole. En effet, après un très bon départ, l’Ibérienne perd tout son aplomb et chute à plusieurs reprises sous un tonnerre d’acclamations et d’applaudissements pour sa concurrente, lui faisant perdre confiance en elle et des points décisifs pour le classement. «J’ai très bien commencé et j’étais sûre de moi, puis, vers la fin de mon heat, je n’arrivais pas à bien atterrir. Ce n’était pas ma meilleure prestation et je n’en suis pas satisfaite. Cela n’empêche pas que je me suis bien amusée», a-t-elle confié à chaud au Reporter, après sa défaite face à sa rivale de toujours, Karolina Winkowska (Pologne). «J’ai eu un assez bon heat. J’ai fait une belle performance et j’en suis très heureuse. Cela fait 4 ans que je viens ici. L’année dernière, j’étais 3ème; l’année d’avant, j’avais gagné, donc j’ai des hauts et des bas. Mais il fallait absolument que je revienne cette année, parce que la 3ème place ne me satisfaisait pas. J’ai beaucoup travaillé, je suis revenue cette année et je suis allée en finale. Première ou seconde, c’est toujours mieux que d’être 3ème», nous a déclaré Winkowska à peine sortie de l’eau dans un éclat de rire.
Et pour finir, un affrontement féroce en Freestyle Men, le plus attendu, s’est joué entre le jeune prodige espagnol de 18 ans, Liam Whaley et le Belge Christophe Tack. Whaley, qui s’était classé 9ème l’année précédente à Dakhla, bien qu’affaibli après une blessure, a tenu à revenir en 2015 pour repousser ses limites et ses efforts ont payé.
Pour sa 5ème participation à Dakhla, l’enfant prodige s’est hissé à la tête du classement. Tack son adversaire belge et champion du Monde l’année précédente, catégorie Freestyle, lui a emboîté le pas. Quelques minutes avant de faire leur entrée dans l’eau, on pouvait voir les deux jeunes amis jouer ensemble, se faire une grande accolade pour se souhaiter bonne chance, tandis que les pro-Tack, assis face au tableau des éliminations, lançaient des «Christophe! Pas de câlins, frappe-le!» en plaisantant. «C’est un sentiment magnifique, de toute évidence! Après quatre ans de durs entraînements avec tous les autres, on s’est retrouvé ici sans savoir qui allait rider. Le niveau était super élevé, il fallait vraiment forcer pour gagner cet événement», nous a expliqué Liam Whaley, qui s’était classé n° 2 au classement mondial du PKRA World Tour. «C’est la première fois que je gagne ici, c’est un sentiment incroyable et je suis vraiment heureux d’avoir gagné», a-t-il conclu.

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Côté marocain, du potentiel pas assez exploité

Peu nombreux dans cette compétition, les Marocains n’ont pas réussi à s’imposer. Malgré tout, certains se sont qualifiés in extremis pour pouvoir continuer le Tour à l’instar de Hamada Titi en Big Air, Youssef Kheribech et Larbi Darkaoui en Freestyle, ou encore Soufiane Hammaini qui est passé au 3ème round en Wave où il s’est classé parmi les 10 premiers ex aequo avec d’autres riders.
Les Marocains ne manquaient pas de potentiel; seulement, ils ne se sentaient pas revalorisés, ni soutenus. «Le problème au Maroc, c’est qu’il n’y a pas de soutien, ni au niveau matériel, ni au niveau moral», a dénoncé Youssef Kheribech. Selon un autre rider marocain, le problème résiderait au niveau de la fédération qui n’encourage pas les riders et ne fait pas d’efforts. «Normalement, il devrait y avoir une compétition nationale et à l’issue de cette compétition, un classement des meilleurs devrait être établi. Et les trois premiers devraient avoir la possibilité de participer au Tour à l’international, pour pouvoir gagner en expérience», a-t-il dit.
Hamada Titi, kitesurfer depuis bientôt 15 ans, estime qu’il faudrait préparer les jeunes tout au long de l’année. «Apporter une étape du championnat du monde ne suffit pas. Avant cette étape, il faudrait créer des championnats nationaux, au moins trois par an, pour que les jeunes s’entraînent à gérer le stress de la compétition et les 7 minutes des heats. Nous avons des graines de champions ici, il faut juste les coacher».
Côté organisation, «j’aimerais bien voir plus de Marocains qui participent. C’est une discipline qui demande beaucoup d’expérience et d’entraînement. Mais en même temps, on est en train d’essayer de mettre en place une équipe marocaine», a déclaré Laila Ouachi.
En six ans d’existence, cette jeune compétition se diversifie et attire de plus en plus de kiters du monde entier, faisant ainsi parler de Dakhla dans les quatre coins de la Terre, grâce notamment aux réseaux sociaux dont ces jeunes adeptes de sports nautiques se servent pour communiquer avec leurs amis et fans et une couverture médiatique nationale et internationale variée. Dakhla devient une destination incontournable et à part entière du Kiteboarding.

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De notre envoyée spéciale à Dakhla, Sahara marocain, Yasmine Saih

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Dakhla riders mars 2015

Leurs déclarations…

Joshua Stephens, 18 ans, Australie

Joshua stephens

«C’est ma toute première participation dans le tour et c’est la première fois que je quitte l’Australie. C’est quelque chose de remarquable pour moi. C’est magnifique, ici, les gens sont incroyables et sympas. L’atmosphère est vraiment cool et je dois vraiment revenir. Je suis toujours étonné de faire partie de cet événement. J’ai fait du freestyle et du Big Air. J’ai été meilleur en Big Air: je suis allé en quarts de finale. Je ferais mieux la prochaine fois, surtout que je suis qualifié pour les autres étapes du tour pour les 6 prochains mois».

Keahi De Aboitiz, 22 ans, Australie, vainqueur du Wave

Keahi de aboitiz

«Je suis très content d’avoir gagné cette compétition encore une fois. C’est la troisième fois que je viens au Maroc et aussi la troisième fois que je gagne. C’est un événement sympa. On a de longues lignes et de super bons Point Break en wave, une eau plate et des vagues; toutes les conditions nécessaires pour le Big Wave aussi. C’est parfait. Je me sens chanceux d’être ici. Je suis venu avec ma petite amie (Moona Whyte, Hawaii) et on ride les mêmes spots. C’est vraiment bien de pouvoir avoir une copine qui fait du Kite aussi».

Youssef Kheribech, 20 ans, Dakhla

Youssef kheribech

«Ça fait trois ans que je fais cette compétition de PKRA et cette année est meilleure. Je suis passé au deuxième tour en Freestyle et j’ai affronté Alex Pastor, le champion de 2013. J’ai fait de mon mieux, mais ça reste un champion. Je n’ai pas honte d’avoir perdu, au contraire, c’était un honneur pour moi de pouvoir l’affronter».

Larbi Darkaoui, 19 ans, Dakhla

Larbi darkaoui

«Je fais cette compétition depuis 2010. Nos moyens nous empêchent de suivre la compétition dans les autres spots. Cette année, on a décroché un sponsor pour le matériel, sauf que les déplacements ne sont pas inclus. Mais c’est déjà un grand pas pour nous».

Déclarations recueillies par YS

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