C’est le dernier défi relevé par la Société Générale Maroc. Cette dernière a été la 3ème à ouvrir sa banque participative, le 8 septembre dernier, qu’elle a baptisée «Dar Al Amane».
Dar Al Amane, est dédiée à la commercialisation des produits de la finance islamique et ce, parallèlement aux activités de la banque conventionnelle. Elle a ainsi été dotée d’un cadre réglementaire spécifique, que Hounaida Boukhari, directrice générale de Dar Al Aman, a d’emblée ainsi présenté: «Nous avons opté pour un modèle hybride entre la fenêtre et la filiale. Nous avons décidé de créer un réseau dédié à Dar Al Amane et de ne pas nous contenter de corner au niveau des agences du réseau conventionnel».
En effet Dar Al Amane met à la disposition des clients un réseau d’agences dédiées à travers tout le Royaume. Quatre agences sont d’ores et déjà ouvertes à Casablanca Sidi Bernoussi, Casablanca El Mechouar, Marrakech et Agadir. Ce dispositif sera complété prochainement par l’ouverture de nouvelles agences à Rabat, Kénitra, Fès, Oujda, Tanger, Tétouan et Laâyoune.
A ce sujet et après avoir rappelé l’histoire de la Société Générale au Maroc, qui vient de fêter ses 100 ans de présence, l’initiateur du projet, Mohammed Tahiri, directeur général et membre du directoire de SGM, a précisé qu’à travers ce lancement, la SGM confirme «l’intérêt que l’institution bancaire porte à l’économie marocaine et son ambition de répondre aux attentes de ses clients, surtout que près de 10% des financements de l’économie nationale sont réalisés par SGM, ce qui agrandit les ambitions de la banque, notamment sur ce créneau des service alternatifs». Notant qu’il s’agit presque d’une banque au sein de la banque, Tahiri a expliqué ce choix par une obligation de mettre le client plus en confiance en le rassurant sur l’étanchéité du système participatif car, a-t-il fait savoir, «quand nous avons mené nos études de marché, nous avons compris que le client a une grande attente en matière d’étanchéité de la banque participative, par rapport au système conventionnel. Il n’est pas rassuré de cela quand il est dans une agence normale. Avec un réseau dédié, le client est rassuré et cela apporte plus de crédibilité».
Dans ce cadre, Dar Al Amane est destinée à proposer une gamme de produits et services répondant aux attentes de toutes les catégories de clientèle (particuliers, professionnels et entreprises). Elle mettra ainsi à leur disposition des services de banque au quotidien (comptes, moyens de paiement…) et de banque à distance (internet banking, appli mobile…), ainsi que des produits de placement et des offres de financement et d’investissement totalement conformes aux normes de la finance participative.
En complément de son réseau d’agences, Dar Al Amane offrira des moyens alternatifs et modernes d’information, d’échanges et d’interactions, au travers d’une plate-forme digitale dédiée, ainsi que d’un centre de Relation Clients accessible facilement via le numéro court 2211 et ouvert à la clientèle sur de larges plages horaires, du lundi au samedi, a encore relevé Hounaida Boukhari.
Un modèle spécifique
En gros, le modèle de Dar Al Amane voulu clair et transparent, comme signifié par son top management, s’articule autour de quatre axes principaux. Il s’agit d’abord d’un réseau d’agences dédié, avec des ressources humaines formées et qualifiées; d’une offre de produits et de services 100% conforme aux principes de la Charia; d’une gouvernance dédiée pour assurer une complète indépendance avec l’activité bancaire classique ; et d’un système d’information totalement étanche par rapport à celui de la banque classique.
Pour cela, Dar Al Amane se positionnera en tant qu’acteur participatif moderne, connecté et porté par des valeurs d’innovation, de partage, d’expertise et de bienveillance. Elle a pour ambition d’être résolument proche des aspirations de ses clients et d’intégrer la composante essentielle de qualité de service.
En s’appuyant sur les expertises les plus pointues, Dar Al Amane a adopté les meilleures pratiques internationales en termes de fenêtre participative, tout en respectant scrupuleusement les orientations et exigences de Bank Al-Maghrib et du Conseil Supérieur des Oulémas (CSO), a précisé la directrice générale, pour relever que Dar Al Amane a ouvert ses portes sans tapage et avec les quatre agences parce que, a-t-elle souligné, «nous avons décidé d’ouvrir avant de communiquer pour roder notre système d’information et tester le marché, contrairement à certains de nos confrères qui ont choisi de communiquer avant d’ouvrir».
Pour l’heure, le groupe qui, sous l’impulsion de M. Tahiri, travaille sur ce projet depuis plus de 2 ans, a consenti à un investissement de 100 MDH. «Comme tous les opérateurs dans ce nouveau secteur, Dar Al Amane ne peut pas encore offrir toute la panoplie de services et produits autorisés. Car l’écosystème n’est pas encore complet. Au-delà, des services d’ouverture de comptes, Dar Al Amane a obtenu le feu vert pour ses contrats Mourabaha Immo, a conclu Boukhari.
Hamid Dades