Un appel d’offres a été lancé par l’INRH, pour l’acquisition de nouveaux filets de pêche, en remplacement des filets actuels, pour protéger les marins-pêcheurs du dauphin noir qui continue d’inquiéter ces derniers dans la Méditerranée.
Sans conteste, les pêcheurs de la Méditerranée n’en ont pas encore fini avec les ennuis causés par le dauphin noir. Selon des professionnels de la pêche côtière à Nador, ce gros poisson, qui détruit les filets des pêcheurs, continue d’inquiéter ces derniers qui perdent leur capture à cause de cet animal. «Le problème est toujours là. Le dauphin noir envahit les côtes nord du pays. Il cause aux armateurs des dégâts très importants, aussi bien matériels que financiers. Les pertes sont énormes. Rien que pour le filet que ce poisson détruit, on doit débourser 10.000 dirhams pour sa réparation», déclare Mimoun Rais, Président de l’Annexe de la Chambre de pêche maritime de la Méditerranée à Nador. Cet armateur soutient que plusieurs tonnes de poisson sont avalés par cet animal qui, semble-t-il, préoccupe aussi les responsables du secteur. D’ailleurs, le sujet a figuré parmi les questions ayant été examinées lors de la dernière réunion du Conseil d’administration de l’INRH, dont les travaux ont eu lieu fin février à Agadir. D’après des sources professionnelles, lors de cette rencontre, le ministre Aziz Akhannouch aurait exprimé sa colère quant au retard qu’il y a, concernant le nouveau matériel devant être acquis par l’INRH, dans le cadre d’un appel d’offres lancé par l’Institut, pour l’acquisition de nouveaux filets de pêche de poissons pélagiques, en remplacement des filets actuels qui ne sont pas solides. Il s’agit, selon nos sources, «d’un nouvel engin de pêche -plus robuste- qu’on veut importer du Japon, pour protéger le pêcheur du nord du ‘‘negro’’». Rappelons que le Maroc a interdit les filets maillants dérivants, l’une des causes de la mort des baleines, des dauphins et d’autres espèces maritimes. Aux dernières informations, une source professionnelle souligne que des réunions ont été organisées au sujet de ce problème à la Direction régionale de l’INRH à Nador.
Ce problème, rappelons-le, était à l’origine de plusieurs manifestations de colère dans les zones d’Al Hoceima, Nador, Tanger et M’diq, organisées il y a près d’une année, pour interpeller les responsables du secteur sur cette problématique. Suite à ces manifestations, les responsables ont tenté d’atténuer le malaise des professionnels qui déploraient des dégâts importants causés par le «negro». C’est dans ce cadre, d’ailleurs, qu’un accord a été conclu en avril 2017, au ministère de la Pêche maritime, pour indemniser les marins-pêcheurs, suite à la destruction de leurs filets par cet animal.
En vertu de cet accord, signé en présence du ministre de tutelle et de celui de l’Intérieur, il a été décidé que les marins-pêcheurs protestataires soient indemnisés à hauteur de 100%. Ce qui devait leur permettre d’acquérir un nouvel engin de pêche de poissons pélagiques. Certes, cette décision avait incité les pêcheurs s’activant dans la pêche côtière à reprendre le large, notamment dans la région d’Al Hoceima. Mais le problème n’était pas pour autant résolu. Car les côtes de la Méditerrannée sont toujours envahies par le «negro» qui a fait fuir plusieurs bateaux pélagiques, du port d’Al Hoceima vers d’autres ports, comme ceux de Mehdia et de Larache.
Naîma Cherii